Chroniques DVD
22
Juil
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : duo imparable, buddies ou pas

Scénar : les deux amis reviennent en France après un énième plan hasardeux, François, le costaud volontaire et Denis, le malingre aux entorses « qui s'infectent », hypocondriaque qui râle et vomit souvent… Leur pote Gérard est censé les attendre à Paris mais Denis a des doutes et, pour une fois, il n'exagère pas, les galères s’enchaînent… Faut reconnaître que les deux ne sont pas commodes à supporter… François, qui ment comme un arracheur de dents, voit des femmes, Denis lui ne fait que les voir passer, leur situation sans domicile n’est pas facile tous les jours, avec leur unique guitare ils font la manche mais comble de malchance pour Denis, François le dragueur prend souvent le pas sur l'ami, c’est cette fois la magnifique Mathilde qui l'accueille dans ses bras… Question logis, ils rencontrent un noir qui les mène vers un squat où ils pourront rester un peu et, qui sait, trouver du taf ?

Premier film de Michel Blanc en tant que réalisateur (il a multiplié les petits rôles depuis le milieu des années 1970, mais aussi les scénarios, avant de cartonner, comme tout le Splendid, avec Les Bronzés), Marche à l'ombre est un pur classique de la comédie made in France, sorte de pendant de chez nous du buddy movie initié aux États-Unis mais qui rappelle aussi tout à tour Laurel et Hardy ou Astérix et Obélix, sauf que les deux hommes sont alternativement très lourds tous les deux, chacun à sa manière, mais dans le même temps tellement touchants (oserait-on un « tellement humains » ?), les acteurs dans leur rôle respirant la bonté et l'amitié véritable, et Satan sait qu’il en faut pour supporter un François régulièrement bande-à-part ou un Denis cyclothymique (Jean-Claude Dusse est devenu un séducteur plutôt doué, mais question pétard, faut qu’il arrête, les renards, tout ça…)

Le film, bourré de tête connues (Sophie Duez, lumineuse, mais aussi les « tronches » Jean-François Dérec, Bernard Farcy, François Berléand, Dominique Besnehard ou encore…Patrick Bruel !), est aussi l’occasion d’une balade dans le cœur de la capitale française des années 1980 : le Paris interlope de la débrouille, le Paris des terrains vagues et des trafics louches, le Paris des musiciens du métro dans les courants d'air horribles, le Paris des CRS qui chassent le malheur… Une belle évocation de la galère aux super dialogues, contenant un sacré paquet de scènes mythiques et se voyant de plus nantie d’une bande originale farcie de succès-type de l’époque et de groupes encore supportables pour le moment : TÉLÉPHONE, Renaud (le morceau est tellement plus chouette chanté par Michel Blanc, tellement plus « vécu » et plus « juste »)…mais aussi Bach et Couperin ! Le bon goût, jusqu’au bout !

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