Chroniques DVD
29
Oct
2002

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : horreur pour ados

Scénar : à bord d’un 4x4 de frustré du zizi, des jeunes filles et fils à papa se cassent en weekend fêter leur sacrosainte période charnière entre fin d’études et début de boulot, tranquillos dans une cabane paumée dans les bois. La population se montre volontiers étrange, parfois agressive (et pour cause). Lors d’une pause, l’un d’entre eux se fait même croquer par un gosse taré et visiblement pas seulement atteint par le discours républicain des gens qui lui ressemblent. Un autre des voyageurs tire accidentellement sur un redneck en le prenant pour…un écureuil ! Autant dire que la joyeuse bande est partie pour se faire plein de potes dans la cambrousse. Ajoutons que les éléments sont alignés pour rendre le séjour splendide : un orage contraint les touristes au confinement (gnark gnark), les prive de réseau (horreur et malédiction, le suicide collectif n’est pas loin), la bagnole est soudain bousillée, tout est paré pour un moment bucolique. L’un d’eux part chercher un mécano pendant que les autres gardent le chalet. « Épidémie chez les porcs », et alors ? Tu veux qu’on en parle Bob ?

Repéré par Quentin Tarantino et Peter Jackson après son court-métrage Restaurant dogs, Eli Roth présente ici son premier long-métrage et, oh tiens, le situe lui aussi au creux bucolique d’une cabane dans les bois, un truc classique depuis Evil dead. On y enferme un schéma habituel chez les personnages insupportables de l'américain moyen au cinéma : un couple de chaudières à la limite de la nymphomanie chronique, un couple qui tergiverse un peu plus sans être totalement innocent non plus et, bien sûr, ZE débile muni de bière et d'un fusil à air comprimé avec lequel il tire accidentellement sur un type pas franchement branché potache. Avec un tel piège classique posé au creux de paysages magnifiques mais rendus flippants par la musique, on espérait plus de sauvagerie et de peur dans la tambouille. La chose, pourtant plutôt courte, s'avère en fait un peu longue et le fait de détester systématiquement les films de jeunes modernes et les films modernes de jeunes n'aide pas à choisir un autre mot que bof quant à qualifier ce qui pourrait passer pour une sorte de préquelle à La Nuit des morts-vivants ou 28 jours plus tard.

La panique générale de la première contamination augure du bon après quelques signes positifs (images suspectes, bruits de mouche, musique menaçante, giclée de sang dans l' œil d'un plouc, adjoint du shérif complètement givré mais ce côté hicksploitation qui aurait pu amener un peu de piment à cette recette (dont marmiton point gore possède déjà trente-sept pages) ne change rien à l’affaire : on ne crache jamais sur un joli petit boulot d'images et d’effets de caméra et encore moins sur du bon vieux gore (ah la bactérie qui bouffe salement la peau, c’est quand même quelque chose d’au moins dix-neuf fois plus rigolo qu’un virus à la mords-moi-le-poumon) mais death-y-dément y a vraiment trop de teen comédie là-dedans pour le vieux grognard en goguette, déjà en surdose des redites grossières comme la scène (obligatoire, vraiment ?) de l'histoire sinistre racontée autour du feu pour faire vibrer les neuneus. On retourne donc à nos Sam Raimi et pourquoi pas le premier Blair witch tiens, qu’était ben rigolo au cinoche nonobstant les râleries des puristes de rayon bricolage.

L’échange du film, entre un jeune débilo intéressé par la chasse et un redneck des plus ignoble :
« - Ça sert à quoi la pisse de renard ?
- Ça, c'est pour les renards…
- Et le fusil ?
- Ça, c'est pour les nègres. »

Bonus : présentation par le réalisateur, deux documentaires sur le tournage du film (40’), arsenal promo (bandes-annonces très réussies, diaporama, spot télé, « version familiale du film »), scènes coupées, courts-métrages animés (Les Fruits crados, Mad dog !, le typiquement amère-loque Naked news, Le Gamin karatéka que Mad Max II a dû aider pour le scénario) mais aussi des tas de machins cachés ici et là.

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