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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : documentaire sans commentaire
Perso, on n’a jamais aimé le goût de la viande, arrêter n'a été qu'une formalité en juin 2015 et les saloperies qui se passaient / se passent toujours dans la plupart des lieux d’abattage nous ont vacciné pour toujours de bouffer les animaux, en tout cas terrestres pour le moment. Mais comme toute occasion de savoir plus est toujours bonne à prendre, Meat, son slogan, sa présentation nous ont incité à regarder ce documentaire. Alors, « la vérité sur notre alimentation » est-elle établie ? Sûrement pas, mais on heureux de tomber sur un documentaire intéressant pas complaisant et joliment tourné dans les paysages de la Nouvelle-Zélande, définitivement magnifiques. On en pensera ce qu'on en veut mais Meat n'est PAS DU TOUT le documentaire acharné CONTRE la viande que l'on imaginait, il laisse la parole aux acteurs de la filière sans leur jeter la pierre pour permettre aux spectateurs de se faire leur propre idée sur un sujet devenu majeur au cœur de la société qui se remet - et qui fait bien - parfois en question.
Si l’on part du principe qu’à l’origine les hommes sont des prédateurs « destinés » à manger de la viande, certains d’entre eux comme le chasseur de « viande sauvage » passionné (attention, on ne parle pas là du 4x4 lancé à fond avec la meute à l’arrière mais bien d’un type qui fait des kilomètres à pieds, connaît et respecte la Nature) sont aujourd'hui conscients de la dureté des abattoirs et des élevages, de l'absurdité du grand cirque du commerce tout azimut et n’achèteraient jamais de la viande de la grande distribution. Les autres témoins, des éleveurs de cochons, de moutons ou de poulets, sont dépendant des revenus de leurs exploitations pour rembourser leurs emprunts ou satisfaire la demande toujours grandissante, particulièrement à prix bas et en provenance de l’étranger. De la Nouvelle-Zélande vers l'Europe, l’Amérique du Nord ou la Chine, ça c'est du local ! Mais pourtant la vérité est là : la plupart des animaux élevés là sont considérés comme des produits lors de ces témoignages de VRAIES personnes.
En effet, ces éleveurs calculent combien de viande les truies produiront, d'autres les agneaux (on pourra découvrir l’astucieuse mais terrible technique de « l’habillage » d'un agneau afin qu’il puisse téter une autre brebis), certains rappellent que les animaux ne serait pas nés si les consommateurs n'en faisaient pas commande, le gaspillage leur brise par ailleurs le cœur. Pour autant sans être vraiment méchants au fond ils ne sont pas convaincus que les animaux « pensent », l’éleveur de cochons ne voit même aucun mal dans sa façon de faire, tant mieux pour lui et sa conscience, on pense ici le contraire : les animaux ne sont pas des marchandises et n'ont pas demandé à naître, en tout cas pas dans ces conditions même si « les animaux n'ont pas à se plaindre » dixit les éleveurs qui semblent ne trouver que du positif à dire, question de culture et de façon de vivre : un cochon tué brusquement parmi les autres (ne croyez jamais, phallocrates de carnaval, que les femmes sont les moins dures !), c’est dégueulasse, POINT.
N’empêche, les points de vue de ces personnes donnent à réfléchir, ces gens ne s’empêchant pas des questions à propos des surfaces à taille humaine (quand on pense que pour les poulets l’homme pourrait d’après la loi caser quatre fois plus d'animaux dans les cages, on est à deux doigts du vertige !), de la saisonnalité des aliments, de l’avenir de la filière. Ce film assez court (un heure et quart à peine) mérite d’être vu, le montage est très réussi et le propos n’est pas pollué par des considérations idéologiques ou de bourrage de crâne comme souvent, il permet de se faire une idée, le genre de choses à cultiver en ce moment.
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