Chroniques DVD
28
Jan
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

funès comédie yves robert navet

Genre : à l’ultime limite humaine du supportable

Scénar : à Montmartre, Antoine Gardon, détective, est à la poursuite d'une mystérieuse malle à double fond mais un certain Bibi Fricotin le surprend dans ses investigations. Du reste, la malle a été vendue et quand l'acheteur vient la chercher, le détective tente de lui piquer mais Bibi ne laisse pas faire. Tous les personnages sont alors expédiés en même temps dans une histoire sur les chapeaux de roue. Bibi rencontre tour à tour une voyante qui lui prédit un futur « dans l'Oise » puis une très jolie jeune fille lassée par la magie et tourmentée par un secret datant du lointain passé de sa famille, mais avec un trésor à la clé ! De quoi exciter les convoitises qui vont entraîner tout le monde dans une aventure rocambolesque où les adversaires vont être nombreux, les embûches encore plus, sans parler des moyens de locomotion les plus loufoques qui vont leur tomber sous la main : bicyclette, automobile, bateau, pédalo, hélico, ça ne s'arrêtera pas avant une bataille de plumes dantesque et le fin mot de l'histoire.

Personnage créé au milieu des années 1920 par Louis Forton après les Pieds nickelés, Bibi Fricotin se voit adapté au cinéma en 1951, et on peut déjà comprendre très vite pourquoi il n'y a jamais eu de suite à ce film tellement on le trouve épuisant du début jusqu'à la fin. En effet, l’humour enfantin sans queue ni tête et perclus de gags très, très vieillis n’est déjà pas vraiment passionnant, alors si en plus on ne s’y attendait pas, le voici : tout simplement un des films les plus bruyants jamais vus, l'ensemble devient très rapidement agaçant et on n’ose imaginer avec le son tonitruant d’un cinéma ! La poursuite ininterrompue pendant un peu plus d'une heure vingt sur un rythme d'enfer (dans tous les sens du terme) est martelée d'innombrables bruitages musicaux lourdauds que cartoons et films muets avait déjà adoptés en masse et les effets spéciaux d'époque ne sont pas en reste avec de nombreux traficotages de bandes (invariablement passées à l’envers ou en accéléré pour le plus grand bonheur des fans de yo-yo).

Concernant plus spécifiquement les acteurs, Yves Robert a déjà un rôle important, il semble bien s'amuser en singeant Charlot dans un film visiblement dirigé vers la jeunesse, on le voit quasiment partout et il tire largement son épingle du jeu, ce qui n'est pas le cas des autres acteurs (bon, ok, mettons quand même Jacques Dufilho ici unijambiste, déjà marrant), noyés dans une sorte de machine à laver qui ne cesse de tourner à plein régime. Et Louis de Funès dans tout ça ? Il joue le maître-nageur qu’on ne remarque même pas au milieu de ce grand foutoir où chacun se défoule sans pour autant emballer le public : sans bruit on s'endormirait, ceci explique peut-être cela ? On note quand même au passage que Rudy Lenoir et Jean-Pierre Mocky, futurs compères de cinéma pendant de nombreuses années, seraient aussi figurants non crédités dans le film, on doit avouer qu'on a pas vérifié tous les visages, notre copie ne valant pas tripette quand nous l'avons regardée

Pour conclure, on a donc affaire à une chasse au trésor joyeusement furibarde dont l'acteur principal est totalement tombé dans l'oubli (et c'est bien dommage au vu de ses capacités d’athlète, tout comme celles de sa compagne d’ailleurs) et dont l'un des plus petits rôles a échu a notre future plus grande vedette du cinéma français : Louis de Funès ouvrira et fermera des portes, portera des plateaux (mais aussi donc un maillot de bain) et ne sera qu'un accessoire quasiment jusqu’au gigantesque succès, alors qu'il a déjà dépassé la cinquantaine, de purs classiques : Le Gendarme de Saint-Tropez (de Jean Girault, ici deuxième assistant réalisateur) et Fantômas en 1964 puis Le Corniaud l'année suivante.

It’s a long way to the top !

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