Chroniques DVD
28
Jan
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

carlo lizzani gina lollobrigida drame guerre

Genre : drame de la guerre

Scénar : dans la région de Gênes, le groupe d'hommes armés marche dans la neige sous les ordres du commandant Vento, du genre avare en informations sur la destination. La mission est d’abord la recherche de l'estafette qui leur indiquera où se trouve la cargaison d’armes destinée aux Allemands, ils tombent in extremis sur une jeune fille qui leur évite de tomber en plein campement ennemi. Ils retrouvent leur contact mort et le dilemme se pose : passer à l'action ou continuer à se cacher ? Certains n’en peuvent plus d'attendre la bagarre mais beaucoup sont épuisés. Ils se reposeront chez un homme croisé dans les bois, un diplomate avec qui les discussions sont nombreuses, par exemple celle d’accepter de commander ses semblables quand chacun se pose des questions sur la suite incertaine des événements. L’angoisse est de mise quand un plan précis doit être mis sur pied mais le groupe descend en ville malgré les nombreuses patrouilles dans les parages car la grève des ouvriers est sur le point de commencer. Mais ceux-ci se méfient des agents provocateurs, la méfiance est de mise entre les réseaux, les chasseurs alpins compromis ne semblent pas décidés à défier l’ordre, le danger sera omniprésent et les SS impitoyables.

« Si les Allemands prennent nos machines, qui nous donnera du travail ? On a autre chose à sauver, à part notre peau ! » Comme souvent dans le cinéma très engagé à gauche de Carlo Lizzani, l'image est quasiment documentaire, d'un réalisme de tous les instants. Le message politique est assez clair sans que l'on sente pour autant une tendance à vouloir bourrer les crânes. Le titre s'est inspiré des panneaux allemands plantés non loin des repères résistants détruits et des régions à risque, ici la Ligurie du Val Polcevera qui offre ses beaux paysages à une histoire encore fraîche dans les mémoires, peut-être trop puisque l’équipe devra s’auto-financer, l’immédiat après-guerre n’est pas encore prêt à regarder d’un bon œil les faits d’armes des partisans communistes, la guerre froide est là depuis un moment et le dégel n’est pas pour demain, surtout après l’échec des gauches aux élections de 1948. Le pardon n’est pas gagné non plus, les Allemands dans le désarroi d’une défaite annoncée ont contraint les hommes à rester à leur poste pour travailler sous la surveillance des fusils mitrailleurs, la machine à produire italienne, quand l'effort de guerre fut menacé par les sabotages et autres bombardements, devait continuer à fonctionner.

Via la Cooperativa Spettatori Produttori Cinematografici crée pour l’occasion, Carlo Lizzani montre sans surprise la partie du peuple qui est capable de tendre la main à ceux qui doivent se cacher en urgence car les nazis seront particulièrement féroces avec les partisans italiens, tout comme d’ailleurs avec les paysans qu’ils pilleront sans vergogne pour nourrir la troupe. On pense à Rome ville ouverte et Le Voleur de bicyclette bien sûr (on en trouve d’ailleurs le protagoniste principal, Lamberto Maggiorani), mais aussi à L'Armée des ombres, 1 homme de tropA l’aube du cinquième jour (excellent film avec Franco Nero et Bud Spencer réalisé par Giuliano Montaldo, interprétant ici le commissaire politique Lorenzo dans cet Achtung ! Banditi !), ou Pour qui sonne le glas mais Carlo Lizzani ne dénigre les moments plus « légers » comme la cohabitation du groupe avec le diplomate qui ne manque pas de petits moments truculents. Mais la plus belle image du film est sûrement celle du groupe des femmes qui arrivent pour bloquer les machines tandis que les ouvriers se précipitent à leur tour vers les portes. le Karlovy Vary International Film Festival de 1952 en Tchécoslovaquie sacra Lizzani meilleur réalisateur.

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