Chroniques DVD
20
Juil
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

blackadder rowan atkinson série télé

Genre : la machine à déglinguer le temps selon Rowan Atkinson

Scénar : Henri VII Tudor n’est pas la moitié d'un salopard mais son adversaire Richard III n’est pas triste non plus ! Le 21 août 1485, la veille de la bataille de Bosworth qui les oppose, un plantureux banquet trône sur une longue table. Le roi Richard souhaite la victoire de ses armées quand un fayot se manifeste : Edmund, fils de son frère le duc d'York, crétin notoire ultra-couvé par sa mère mais comploteur pseudo-machiavélique qui s'est entouré de gens encore plus bêtes que lui, l'ami fidèle Percy, sûrement le plus grand imbécile d'Angleterre, en étant le meilleur exemple. Celui que l'on va surnommer la Vipère noire oublie de se lever et ne participe pas à la bataille, et, pire, il ne le reconnaît pas et tue le roi en croyant qu'il va lui voler son cheval. Le père d’Edmund, qui ne communique que par hurlements, devient le roi Richard IV et pense que c’est Tudor qui a tué son frère. Pour fêter ça, il va massacrer des prisonniers. Edmund devient prince du royaume, se fait passer pour un héros de guerre et entreprend de profiter de sa fortune.

Non, notre première rencontre avec Rowan Atkinson ne date pas de la diffusion de Mister Bean à la téloche mais bien de son apparition au générique du James Bond dit hors-série Jamais plus jamais. Pourtant, la même année, il figure aussi dans une des séries qui ado nous a marqué pour l’éternité car, rappel, Rowan Atkinson est un génie de l'humour et on n’a sûrement pas besoin des enregistrements de rires pour en être persuadé ! Blackadder, écrit avec l’auteur d’origine né-zélandaise Richard Curtis, met en scène une sorte d’Iznogoud (que de Funès a forcément aussi influencé) qui évolue à la toute fin du XVème siècle où se multiplient de loufoques intrigues de cour et des fourberies, souvent ourdies par un personnage secondaire, Baldrick, splendide source d'idées démoniaques pour ce prince Edmund dont pas grand monde ne se rappelle vraiment le nom. Reconnaissons que ce n’est que justice car comme on le devine rapidement, cette Vipère de carnaval a le charisme d’un porte-manteau. Le pauvre est aussi poursuivi par une guigne assez incroyable.

Le scénario, très efficace et servi par d’excellents dialogues, provoque très vite un festival de quiproquos aux conséquences grotesques, les amateurs peuvent aussi s’attendre à des grimaces tordantes (Atkinson se livre à un show incessant, ses mimiques comme le rire de la Vipère sont géniaux) et parfois des effets gore à mourir de rire. Les auteurs en profitent aussi pour taper un peu sur tout le monde, à l’anglaise, grâce à un humour à froid imparable : famille (la figure du père est juste splendide), religion (les frictions entre royaume et église sont belles sources de gags), noblesse, chevalerie, tout le monde en prend pour son grade et on devrait sûrement conseiller la série à ceux qui veulent approfondir leurs connaissances et trouver une alternative comique à nos Rois maudits. Blackadder est le chef d’œuvre méconnu de la télévision britannique qui n’a bénéficié à notre sens que d’une diffusion confidentielle, il serait temps que cette terrible erreur se transforme en résurrection haute qualité, un coffret de blu-rays par exemple, c’est quand tu veux m’sieur Haricot !

 

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