Chuck Norris: Karate Kommandos de John Kimball et Charles A. Nichols (1986)

Genre : aut’hommage

Scénar : Chuck Norris, Pepper, Reed, Kimo, Tabe et Too Much forment le Kommando qui lutte sans cesse contre l'équipe Vulture de l'infâme Claw qui n'a d'autres buts, surprise, que de devenir la maîtresse du monde, ou au minimum de pouvoir s'asseoir sur un énorme tas de billets que le gouvernement des États-Unis voudra bien leur remettre pour qu'elle ne fasse pas sauter la moitié de la planète grâce à un gadget volé à ce même gouvernement.

Faire quelque chose à la gloire de quelqu'un, voici une expression qui prend tout son sens avec cette série dont le héros est une personne qui existe vraiment, Chuck Norris, dont le nom est répété pas moins de neuf fois pendant le générique où l'on voit déjà quelques images de Monsieur Punch à la caméra. Il s'empare ensuite de l'introduction de chaque épisode pour livrer un petit résumé à sa façon dans un kimono qui est parfois accompagné d'un mini T-shirt tout à fait seyant et s'accordant parfaitement avec le vélo d'appartement juste derrière, on a la classe ou on ne l'a pas. Le petit problème, comme toujours avec ce personnage légendaire, se pose au niveau de la crédibilité car on voit clairement qu'il lit les lignes que quelqu'un doit lui tenir en tremblant derrière la caméra. M’enfin passons, et vous pouvez vous douter que le premier qui fait un jeu de mots ou une allusion concernant par exemple les initiales du nom de la série seront sévèrement punis par le dangereux moustachu lui-même !

Bien que bien moins puissant que dans la réalité, évidemment, Chuck Norris et son équipe ramènent à la pensée que nous vivons dans une société pleine d'incongruités, quand on crée des choses terriblement dangereuses pour l'espèce toute entière, n'a-t-on pas idée que celles-ci puissent tomber dans les mains de gens complètement tarés, à l'image de ce bonhomme manchot à qui l'on a greffé une méga pince de la mort en métal qui, quand on y regarde de plus près, ne doit pas être très pratique à part peut-être pour casser des noix de coco. On le voit d'ailleurs plusieurs fois aiguiser le dispositif, on se demande bien pourquoi ! Son bras droit, sans jeu de mots, est pour sa part appelé Super Ninja, et si l'on veut bien accepter le Ninja, on se demande bien ce qu'il a de Super puisqu'il n'est jamais foutu de contrecarrer le Kommando qui soit dit en passant est équipé d'un arsenal incroyable de véhicules que Chuck sait bien heavy-demment piloter malgré les problèmes de proportion qui se posent souvent.

Car franchement on devine chez les méchants un léger complexe d'infériorité : on les a dotés de bases absolument gigantesques et et tout ça vaut bien une équipe musclée pour faire face, et Chuck Norris n'a pas hésité à singer Benetton au moyen d'une équipe à la United Colors avec tous les clichés possibles et imaginables qui vont avec, le sumo est bien entendu un goinfre par exemple, et on vous laissera tranquillement découvrir le reste. Pour rester dans la force de frappe, les méchants adversaires ont aussi des trucs sympatiques, on reste surtout rêveur devant les crocodiles parachutistes qui sont a priori les machins les plus incroyables que l'on ait employés dans une série télévisée, même animée. Pour faire notre éventuelle ligne de comparaison, il est difficile de ne pas penser à GI Joe avec cette équipe, tandis que le principal adversaire rappelle lui bien sûr les méchants de James Bond mais aussi le Docteur Gang d'Inspecteur Gadget ou même Fantômas…

Vous pouvez vous douter que la série a méchamment vieilli malgré la surpuissance de notre héros préféré : l'animation est très minimale dans cette course à la destruction de méchants, les couleurs sont kitsch à souhait, les coupures prévues en cas de publicité et la gentillesse à chaque seconde puisque Chuck et sa bande ne tuent jamais, ils se contentent de botter les culs des ennemis de l'Amérique et du monde libre. Une compilation de tous les clichés du cinéma d'action en version animée, les destructions massives engendrées sont sûrement bien moins coûteuses, et si en plus les dessinateurs ont si bon goût qu'ils nous incrustent à un moment donné un avion ressemblant fortement à un Nakajima, on pardonne ces cinq épisodes d'une série qui a tourné court, pourtant elle n'hésite pas à faire dans le gratiné puisque le dernière épisode se passe carrément face à des zombies...qui jouent avec des figurines Chuck Norris, si ça c'est pas de la publicité incrustée !!

Et ces figurines ont d'ailleurs existé, ainsi que des comics qui sont sortis dans la foulée l'année suivante !

La série sera apparemment diffusée en septembre 1986 soit quelques semaines avant la sortie du film également pas piqué des hannetons : Le Temple d’or de John Lee Thompson !