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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : eurospy
Scénar : une femme court désespérément dans la nuit, elle est rattrapée, tuée et délestée de microfilms ultra-secrets. Parfois, dans les sombres arcanes de l’espionnage international, les ennemis les plus irréductibles peuvent miraculeusement trouver un terrain d’entente quand ils se découvrent un ennemi commun : l’ambassade soviétique reçoit donc un représentant américain afin d’aborder le cas d’une redoutable association d’espions privée, Black Scorpion, qui menacerait à la fois les intérêts capitaliste et communiste. Les Américains envoient donc en Autriche un de leurs meilleurs agents, Walter Ross alias 3S3, dans le but de rencontrer la fille d’un agent dont l’action aurait été déterminante lors du dernier conflit mondial mais qui se serait rendu coupable de plusieurs crimes atroces ensuite. Mais l’organisation est, grâce à des « taupes » bien placées un peu partout, déjà au courant de cette visite et projette illico de supprimer 3S3 à la première occasion. Sans perdre de temps, 3S3 réussit à séduire la belle jeune fille innocente qui lui assure que son père est un type extraordinaire mais le temps ne tarde pas à se gâter quand l'adversaire se met en ordre de marche et promet à l’adversaire, si celui-ci ne prend pas garde à la menace, un passeport pour l'enfer…
On ne peut pas dire que le scénario brille par son originalité, pourtant Sergio Sollima pratique la discipline depuis le tout début des années 1950, on a vu d'ailleurs pas mal des films qu'il a marqués de sa plume comme La Fureur d'Hercule et Hercule se déchaîne entre autres, il a aussi avant ce premier film assisté Sergio Corbucci sur le drame Terra straniera en 1954 et a réalisé tout seul un segment du film à sketches Les Amours difficiles en 1962. Il commence fort logiquement sa véritable carrière de réalisateur solo avec un film d'espionnage typiquement italien à une époque où il en sortira des dizaines, tous calqués sur les succès respectifs de James Bond et OSS 117 pour former ce que l'on appellera l’Eurospy. Bien sûr la plupart de ces films n’ont pas le budget pour prétendre faire concurrence aux grosses machines anglo-saxonnes mais nous avons une tendresse particulière pour des essais qui ne manquent jamais d'humour, voire même d'autodérision. Ils ajoutent aussi en cruauté ce que les tenants du succès ont tendance à oublier un peu en abordant l'espionnage, un sale boulot qui nécessite d'être impitoyable pour le bien de l'Occident puisqu’en face les méchants sont systématiquement des communistes ou des apatrides prêts à se vendre au plus offrant : ouh les vilains !
Alors hop, tout part d’un générique vu et revu à base de coupures de presse qui s'empilent mais aussi des dessins plutôt chouettes qui défilent sur une bande originale qui ne serait pas déplacée pour un 007 avec sa voix à la Shirley Bassey (Edith Peters). Est-il besoin de prévenir de la présence d'une poignée d'acteurs irréductibles du cinéma italien, en tête - jamais décoiffée une seconde pendant la baston - George Ardisson (Hercule contre les vampires, La Ruée des Vikings, La Sorcière sanglante, Django défie Sartana…) mercenaire local passé d'abord par le film d'aventure exotique, le péplum, le western et l'horreur gothique, curriculum classique de la plupart des citoyens temporaires (ou pas) de Cinecittà comme l’est aussi le français Georges Rivière (L'Atlantide, Le Jour le plus long, Mandrin, La Vierge de Nuremberg, Danse Macabre ou L’Homme du Minnesota). En parlant de français, c’est à se demander combien de films a fait figurer Henri Cogan, on se pose d’ailleurs la même question pour son homologue italien Salvatore Borgese dont la tête est toujours dans les recoins des films italiens rayon cinéma populaire. Dommage qu’avec des atouts certains ce film se traîne la plupart du temps sans arriver à la moyenne exigée pour ce genre, les enchaînements sont de plus parfois très énigmatiques…
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