Chroniques romans
31
Déc
1998

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Un des plus grands romans de science-fiction de tous les temps, les doigts putréfiés dans le nez.

Au XVIIIème siècle, Margaret Saville reçoit une lettre de son frère le capitaine Walton témoignant d'un événement étrange survenu pendant ses aventures dans les contrées les plus froides du globe, puisqu'il y mène un voyage d'exploration du Pôle Nord. Walton secourt un jour un voyageur mystérieux pour qui il conçoit rapidement une grande amitié. Le voyageur ne semble jamais sortir d'une grande mélancolie, voire du désespoir le plus total, jusqu'au jour où il lui fait le récit de sa terrible histoire, histoire que Walton décide d'écrire au fur et à mesure…

Enfant heureux d'une très bonne famille, Victor Frankenstein voit son avenir tout tracé jusqu'à la découverte de livres qui vont changer sa façon d'appréhender la science : Cornelius Agrippa et d'autres auteurs en marge de la science acceptée le fascinent, l'énergie électrique aussi excite son étonnement et bientôt, et sans que l'on ne sache vraiment ni pourquoi ni comment (Après des jours et des nuits d'un travail et d'une fatigue incroyables, je parvins à connaître la cause de la génération et de la vie, je devins même capable d'animer une matière inerte), il décide un jour de créer rien moins qu'un homme parfait.

Mais menées « dans une anxiété voisine de l'agonie », ces recherches sont aussi un chemin de croix vers le savoir absolu mais aussi la puissance divine. Et l’on sait tous comment cela se termine quand on s'approche un peu trop près des dieux, demandez donc à Prométhée, Icare ou Lucifer ce qu’ils en pensent ! Pris d'épouvante à la naissance de la monstrueuse créature, Frankenstein va désormais chercher à la fuir mais celle-ci va vite venir se rappeler à son bon souvenir de façon abominable et multiple… Elle sèmera la mort et plantera une graine inextinguible dans le cœur du savant, celle d’une volonté de vengeance impitoyable, quitte à la conjuguer avec une triste solitude.     

Mary Shelley est une femme écrivain au don certain pour la plume et nous propulse ici à un des sommets du genre alors à ses débuts, elle témoigne en plus d’un bon goût exemplaire puisqu'elle cite Samuel Coleridge et son Dit du vieux marin mais aussi son ami Byron ou son homme Shelley, ses compagnons de jeu qui par un concours littéraire qui les oppose participent indirectement à la conception d’un livre regorgeant aussi de descriptions de la Suisse dont la nature faite de lacs, de montagnes et de forêts soulignent toujours plus un romantisme gothique et mélancolique total dont quasiment tous les films ont ensuite déformé la trame pour en faire un truc beaucoup plus horrifique qu'il ne l'est en réalité 1.

Un classique immanquable.   

278 pages dont quelques-unes illustrées par des gravures en noir et blanc (pas forcément géniales)

1 les adaptations / perversions / délires autour de Frankenstein sont innombrables, clique donc là, on en a en stock : https://www.nawakulture.fr/index.php/component/tags/tag/804-frankenstein.

Les mots-clés :

Quelques chroniques en vrac