Chroniques DVD
19
Jan
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : film (très) noir

Scénar : le soldat George W. Taylor a pris une grenade en pleine tronche et est rapatrié dans un hôpital à Honolulu où son état physique s'améliore mais où l’amnésie est déclarée. Il trouve dans son portefeuille une lettre pleine de haine, vraisemblablement écrite par une femme qui a partagé sa vie, il se sent presque moins malheureux de son état lui permettant d'éviter de replonger dans ce passé qui semble pour le moins sombre. Mais apparemment des indices à son propos se trouvent dans un hôtel de Los Angeles où il va après avoir été rendu à la vie civile par l'armée. Pourtant, le nom de George Taylor qui semble être le sien, n'a jamais été sur le registre… Il s'installe pourtant à cet endroit et récupère aussi une serviette avec certaines affaires : un flingue et une lettre lui annonçant le versement de 5000 dollars de la part d'un certain Larry Cravat, un détective privé qui semble avoir disparu en même temps que l’énorme magot d'un nazi en fuite et mort depuis. Et voilà qu’un rendez-vous se transforme en kidnapping, il est embarqué par de mystérieux bonhommes qui le tabassent afin de savoir pourquoi il cherche Larry et pour l’en dissuader.

Changement d’orientation pour Joseph L. Mankiewicz après le très chouette thriller en costumes Dragonwyck (Le Château du dragon, 1946), l’américain s’attaque au pur film noir avec Quelque part dans la nuit, un film qui porte bien son nom u la quantité de séquences filmés une fois le soleil couché. À l’occasion, on remarque quelques détails qui tiennent du gothique et de l'expressionnisme, par exemple les bâtiments, les éclairages et les ombres… Pour le reste les ingrédients habituels doivent être de la partie et rien n’a été oublié : un scénario tortueux qui permet au spectateur de se creuser le citron un peu et créer lui-même le suspense, d’excellents dialogues (dont certains sont dits au début par une voix off parlant pour les pensées du soldat dans un trip qui ne tarderait pas à être reproduit dans le génial Johnny s'en va-t-en guerre de Dalton Trumbo en 1971) dont un sacré paquet d'expressions françaises, une sorte de marque de fabrique qui se manifestera régulièrement. L’utile et l’agréable sont aussi capables de se rencontrer inopinément : on apprend aussi dans le film pourquoi on affublait toujours les inspecteurs de police d'un chapeau sur la tête !

Quelque part dans la nuit est plutôt connoté série B because un casting fort modeste. En effet, à part Richard Conte ici tout jeune et qui fera l’interminable carrière qu’on lui connaît dans toutes sortes de rôles possibles (dans Guadalcanal, La Maison des étrangers, Barrage contre le Pacifique, Le Plus grand cirque du monde, La Plus grande histoire jamais contée, Le Parrain, Les Grands fusils, etc.), les autres acteurs ne seront pas vraiment abonnés au tapis rouge du succès, pourtant l’interchangeable John Hodiak (Lifeboat, Bastogne…), le stakhanoviste à la télévision Lloyd Nolan ou Fritz Kortner sont crédibles, tout comme les deux actrices principales, l’angélique Nancy Guild et la plus vénéneuse Margo Woode qui ont toutes deux mené de très courtes carrières cinématographiques. Pas forcément un grand film en terme d’impact historique ou culturel, Quelque part dans la nuit est par contre un excellent moment de cinéma où drame, suspense et humour se relaient comme dans moult classiques du genre, et ça fait toujours du bien de voir que, avec tout le respect qu’il nous inspire, l’arrière-ban d’Hollywood comprenait vraiment un vivier dingue.

Bonus : bande-annonce et entretien avec Patrick Brion au sujet du réalisateur (40’)

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