THE ROLLING STONES [Uk] Let it Bleed (ABKCO Recs - 1969 Réédition 2002)

Les chœurs sirènes-de-police de l’immortel Gimm(i)e shelter

annoncent le changement, la révolution, et en même temps le maintien dans l’excellence.

Tout d’abord la rupture est consommée avec Brian Jones, une époque arrive à son terme quand Mick Taylor le remplace. Si par contre on fait attention aux crédits, l’un comme l’autre n’ont de toute façon fait qu’effleurer le travail de studio, Jagger / Richards / Watts / Wyman se chargeant du squelette, s’adjoignant entre autres nombreux invités les services des éternels Ian Stewart et Nicky Hopkins en ce qui concerne les pianos.

Et du piano, il y en a (le morceau-titre - encore un clin d’œil aux BEATLES ? - est un exemple coolissime, autant que le chouette Monkey man), le blues retrouvé l’année précédente ¹ est toujours là, qu’on le perpètre à l’aide de la harpe (Gimm(i)e shelter et Midnight rambler, aussi mythiques l’un que l’autre), de la mandoline (Love in vain, reprise de Robert Johnson), de la slide (Country honk, version country du génial Honky tonk women qui sera paradoxalement single d’un album sur lequel il n’apparaît pas…), des cuivres (Live with me, groovy à donf, qui annonce les années 70 du groupe), l’orgue (You got the silver) ou les chœurs gospel (You can't always get what you want, encore un classique absolu !)…

Pas grand chose à jeter sur cet album d’un groupe qui poursuit encore et toujours sa métamorphose en divinité sonique.

¹ voir THE ROLLING STONES [Uk] Beggars banquet (ABKCO / London Recs) 1968 Réédition 1984 .