DEEP PURPLE [Uk] Deep Purple (Parlophone Recs - 1969 Réédition 2000)

Toujours sur la brèche pour alimenter la petite faveur d'estime que lui font les États-Unis depuis les débuts ¹,

les anglais décident toutefois de sortir un single en Angleterre et d'y jouer quelques dates au début de l'année 1969. Ils commencent du coup à faire à peine un petit peu plus de bruit que d'habitude dans la presse locale. Après avoir fini d'enregistrer le petit troisième que voilà (et qui contient des morceaux plus musclés et progressifs comme l’indiquent l'introduction sauvage de Chasing shadows, l’entêtant Blind ou le groovy The Painter), ils repartent jouer aux États-Unis mais, manque de bol, le label foire la sortie du disque qui, oups, n'est pas disponible alors que le groupe est là.

Si celui-ci montre des velléités à jouer plus fort et une osmose plus palpable qu'au début, il se retrouve alors dans la nature au lieu de la première partie des ROLLING STONES qui était prévue à l'origine : banqueroute chez le label, galère chez le groupe, voilà une période qui sent le sapin - on est loin du Jardin des délices de la couverture - et la cerise sur le gâteau en est la sortie de l'album aux États une fois le groupe rentré en Angleterre, un timing parfait pour exacerber les tensions, les fondateurs Blackmore et Lord ayant derrière la tête l'idée de limoger chanteur et bassiste pour aller plus loin sur la route hard rock.

Welcome on board Ian Gillan et Roger Glover ! DEEP PURPLE avait d'ailleurs dans les tiroirs l'intention d'enregistrer un album live avec orchestre (April l'annonce ici), il le fera avec ce nouveau line-up qui fera parler longtemps et condamnera les trois premiers albums à un oubli certain aux États-Unis ou à la confusion en Europe où ils continueront à être vendus, désarçonnant plus d’un nouveau fan quant à leur contenu dorénavant un rien dépassé.

¹ voir DEEP PURPLE [Uk] Shades of Deep Purple (EMI Recs - 1968 Réédition 2000) et DEEP PURPLE [Uk] The Book of Talyesin (Parlophone Recs - 1968 Réédition 2000).