Chroniques vinyles
05
Aoû
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Aurélien L. est death-y-dément un petit malin.

Avec sa bonne bouille et ses grands yeux bleus, il a toujours réussi à sortir de cours pour une raison ou pour une autre. Le pire, c’est qu’il se fout complètement d’être soupçonné de se balader dans l’établissement au lieu de marner comme les autres. Ce morceau qui passe sans arrêt à la radio depuis peu lui inspire le sifflement gavroche du gars qui prend le soleil et son temps.

Cet hiver 1990-1991 chamboule un peu plus l’idée qu’on se faisait du monde, un monde depuis longtemps décrit d’une façon où d’un côté vivaient les bons, de l’autre côté les méchants. La chute du mur de Berlin a fait vaciller un pan gris et bétonné de ce froid d’où venaient transfuges à l'accent rocailleux, espions ennemis de James Bond et rumeurs d'armes secrètes. La réunification de l’Allemagne en octobre 1990 est le point d’orgue de ce moment d'une civilisation entière en suspens devant tant de bouleversements géopolitiques. SCORPIONS a témoigné très tôt d’un intérêt pour l’Europe de l’Est, et leur apparition sur l’affiche du Moscow Music Peace Festival en 1989 aux côtés de MÖTLEY CRÜE, Ozzy, CINDERELLA mais aussi des russes de GORKY PARK, BRIGADA S et NUANCE, n'était pas un hasard. Pas plus que le gigantesque carton de ce morceau, inspiré de la période, et de Crazy world, l'album qui va avec.

En face B, le groupe, que beaucoup de monde chez les chevelu(e)s détestent pour leurs multiples ballades à succès (à part peut-être quand il s’agit de faire danser la fille / l’homme de leurs rêves, mais chuuut), rappelle que SCORPIONS n’a jamais navigué bien loin d’un hard rock pêchu et mélodique, bien que depuis longtemps plus dédié aux radios qu’aux sauvageons tout de cuir noir vêtus. Restless nights est un bon morceau de rock, et contrebalance assez bien les excès de tendresse de la face précédente, faisant de ce single un chouette petit disque soufflant le chaud et, encore, le froid.

Mais de tout ça, Aurélien L. n’a pas grand chose à foutre, même s’il lui faudrait peut-être rentrer en cours avant de se manger deux heures de colle…

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