Chroniques vinyles
29
Juil
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

speed hardcore punk d-beat angleterre

Quelques recommandations quand même avant de s’approcher de cet étrange objet du délit,

en particulier destinées à tous les fans du groupe DISCHARGE dans ce qu’il a de plus punk / hardcore / crust / d-beat / whatever : on attrape ce sac en papier et on le place pas loin de l’orifice buccal, voilà comme ça, on peut aussi prévoir de s’assoir dans un truc mou, de se servir une camomille pas trop infusée et de s’allumer un gros pèt’ bien chargé, parce que là ça va secouer. Et comme il faut même. 

 

Comment le groupe a-t-il donc pu croire que ce disque, auquel on appose souvent l’euphémisme "controversé", passerait l’épreuve de la première écoute sans arrachage total de crête ou évanouissement immédiat ? Comment le label n’a-t-il pas fait une immédiate jaunisse et n’a-t-il pas dit, armé de son bon droit : « si je sors ça, on est dans la mouise » ? Voire : « tiens ça vous dirait qu’on se fouette mutuellement avec du barbelé rouillé dans de l’eau de mer ? »

Cassons la croûte de la surprise et observons l’intérieur : le groupe de punk le plus brutal de l’univers depuis ses débuts (et les brûlots Why et Hear nothing see nothing say nothing, ajoute à ça le chouette Never again tiens) mue soudain en chantre de la glamouze metal, certes musclée, la plus cafouilleuse. Le plus risible / irritant étant évidemment les horribles vocalises de Kelvin Morris, rappelant un mauvais Axl Rose les coucougnettes arrachées inopinément par le rotor d’une maquette d’hélicoptère au décollage, voire un Vince Neil les doigts coincés dans la porte des chiottes d’un restaurant routier sur la route de Memphis. Difficile donc d’écouter le disque sereinement, ok, on sent que les musiciens, même s’ils récitent des leçons déjà connues de tous dans le milieu, ne sont pas des manchots. Il semble cependant que ce n’est pas ce que le public attend. Du tout même. Le mot "trahison", d’habitude si commode, prend avec ce disque un côté réel effrayant, comment le groupe se sortira-t-il de la (profonde) fosse à purin après ça ? C’est ce que vous découvrirez plus tard, après l’incessante attaque des tomates tueuses qui tombe sur la gueule de DISCHARGE pour un petit moment. Aïeuh !

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