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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : un chasseur sachant chasser peut devenir proie, et vice versa qu’un tien tu l’auras
Scénar : le geôlier descend les marches pour aller secouer Django prétendant être malade de la lèpre… C’est bien évidemment un stratagème, Django s'évade une fois de plus et, armé d'un fouet, retrouve un traître et le tue. Mais il est rattrapé par le patron Gutierrez qui veut le faire pendre. Finalement, il le choisit in extremis pour une mission : ramener son fils Miguel qui évolue avec la bande de hors-la-loi d'un certain « Major », tout ça en échange de 5000 dollars et la liberté. Un cortège nuptial de mexicains déboule dans la ville où vit Miguel, sous les défroques se planquent les hommes du « Major », il va y avoir du vilain… Comme une baston les fait se retrouver côté à côte, Miguel et Django se rencontrent et le « Major » propose à celui-ci de le rejoindre. Choix judicieux, puisque Django propose une affaire de deux millions de dollars à la bande et s'arrange pour prendre Miguel comme adjoint…
Non, c’est vrai, malgré le chouette Flics en jeans et ses suites, Bruno Corbucci n'est pas forcément le plus grand cinéaste du monde. Et pourtant, il réalise avec Tire, Django, tire ! un très agréable western all’italiana bien filmé, bien mené et au chouette habillage sonore, avec d’abord à son service une équipe solide : Erika Blanc (le seul vrai soleil) et Linda Sini, deux beaux acteurs plutôt charismatiques (enfin des cowboys bien habillés !), deux personnages goguenards et têtus comme des bourriques, Brian Kelly (dans le rôle de ce Ringo…Stark, on retrouve le papa de la série Flipper le dauphin !) et Fabrizio Moroni, le grand Folco Lulli bizarre en tenue de cuir noir, Keenan Wynn (plus de 250 films, quelle carrière !), Luigi Bonos, Rik Battaglia, plein de tronches vues et revues tout autant que les paysages. Ah, ajoutons aussi un cheval très docile permettant des cascades plutôt ridicules…
Pour le reste, tout est réuni : musique très typique entre boîte à musique et fanfare mélancolique, affrontements assez violents (surtout quand le fouet claque sur les visages ou quand a lieu une petite crucifixion des familles), traversée de désert à la Sergio Leone (avec cuir en supplément, on n'imagine même pas l'horreur du tournage), du parodique de temps à autres (et pas fin avec ça !) pour faire redescendre la pression… Un très bon film donc quand on aime le genre autant que nous, d’autant qu’il est de plus plutôt drôle mais pas sans une moralité ou deux à noter au passage : si tu veux un prêt sur le butin, bosse ton tir au pistolet (de toute façon, la somme est souvent reprise aux dés, très bon système qui permet l'économie et un partage très avantageux pour un chef bien plus malin qu'il n'en a l'air) et, l'expérience le dicte, il faut du sang-froid pour tuer des Sancho !
Bonus : bande-annonce originale, diaporama, présentation du film par Curd Ridel (28’) et, rien à voir avec les spaghetti, le court métrage The Dead west réalisé par l'IUT de Béziers (l’accent qui chante ne trompe pas longtemps sur l’origine du film), très joliment filmé (avec par exemple un jeu de ralentis réussi), plutôt bien joué et orné d'une jolie musique elle aussi très typée. Depuis Undead or alive, cela faisait un petit moment qu'on se demandait si les zombies se décideraient à refaire apparition dans le domaine western. En tout cas, dans ce court, c'est bien sûr l'industrie qui est visée une fois de plus, celle qui pollue toujours plus un environnement qui transforme les hommes en monstres. Seule une fille paraît échapper à la contamination et semble poursuivie pour cela par le directeur de l'usine coupable. Si certains cowboys sont plus jeunes que leur barbe, ils se débrouillent plutôt bien pour le cinéma.
Infos / commande : https://www.artusfilms.com/western-europeen/tire-django-tire-311
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