|
Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre: giallo 2.0
Scénar: un américain est témoin d’un meurtre en Italie, il se retrouve même coincé sur les lieux entre deux portes: ZE pas de bol pour Sam Dalmas… Témoin capital des enquêteurs, on l’empêche de rentrer aux Etats. A cause de la série de meurtres, il reste à disposition du flic (un coriace) car celui-ci lui a piqué son passeport, technique habituelle… Après une attaque du tueur, et traumatisé par la scène, il mène sa propre enquête…
Du couteau qui brille, un chapeau qui cache le visage, un imperméable, des gants shiny, du rouge, du noir, les cris de femmes assassinées (de belles pépées, un peu dénudées sinon rien hein), de la brume, on part donc de chez Bava, initiateur du genre dans sa forme classique (avec La Fille qui en savait trop) avant de pénétrer le territoire d’Argento qui signe ici son premier film après des années de scénar, entre autres avec Leone (Il était une fois dans l'Ouest) mais aussi Umberto Lenzi (La Légion des damnés).
Dans une ambiance jazz expérimental un peu à la Schifrin signée Ennio Morricone, on a droit à une bonne dose de suspense et de tension, la scène derrière les vitres est étonnante, déstabilisante, c’est bien joué pour mettre le feu aux poudres ainsi que cette caméra face au trou qui se creuse dans la porte à coups de couteau, on sent déjà un génie de la prise de vue, d’ailleurs on a pris soin de choisir du décor assez fou comme ce musée d'oiseaux, toutes les œuvres d'art qui pullulent, ou encore des acteurs aux gueules franchement incroyables (Umberto Raho qui rappelle Anthony Perkins, Reggie Nalder le tueur au blouson jaune, ou le « mec louche » Gildo Di Marco dans le rôle d'un proxénète minable !!). On note également les détails habituels : rebelote avec la bouteille de J&B que l’on retrouve partout dans les gialli, mais aussi les ordinateurs de l'époque qui sont énormes. L’Oiseau au plumage de cristal n’est pas forcément le plus grand film du Maître mais la trilogie animale (voir aussi Le Chat à neuf queues et Quatre mouches de velour gris) est tout de même un grand moment de cinéma en attendant la suite plus prestigieuse de la filmographie argentienne. On ne doit tout de même pas passer à côté de celui-ci.
Ah et sinon pour les fans de Oz, qui a repéré Nino Schibetta ?
Bonus: filmographie (sélective pffff), une galerie photo, la bande-annonce super bien foutue pour l'époque sans tout déballer pour autant, interview de Vittorio Storavo (13’) qui ne parle que de format d'image, on ne sait pas trop ce que ça fout là, contrairement à l'interview de Dario Argento et Luigi Cozzi (27’): « le giallo - autopsie d'un genre », fort intéressante. Chouette édition donc.
© GED Ω - 03/09 2014
Ne partez pas sans avoir "aimé la page", retrouvez tous les articles, vidéos et reportages sur votre mur. Soutenez Nawakulture en vous abonnant à la page Facebook et en partageant les chroniques.