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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : historigothique
Scénar : 1807, Hongrie. Dans le village de Cajlice, l’obscurantisme règne encore mais le Mal rôde lui aussi, c’est pourquoi un étrange cortège se déplace furtivement et nuitamment avec à sa tête un puceau baladé sur un cheval, vieille technique pour débusquer la tombe d'un vampire… Celui-ci est détruit mais le sang qui s'en échappe est discrètement recueilli pour accomplir des rituels. Le magistrat Helsing se rend à un procès sur la route duquel il rencontre Karl Ziemmer, un noble qui semble plus intéressé de donner de malheureux pigeons vivants à ses féroces faucons qu’à s’occuper de sa femme, la comtesse Erzebeth Bathory. Celle-ci, abhorrant les effets physiques du temps qui passe sur sa peau, se fait remémorer par une servante son ancêtre mythique qui portait au XVIème siècle le même prénom qu’elle et prenait les bains de sang de vierge pour source de jouvence… Le sang ne demandait qu’à couler à nouveau, qu’il en soit ainsi.
Allez savoir pourquoi ce très beau film hispano-italien, bien plus historique que fantastique à la différence de nombreux films de la série qui s'empara du sujet de la comtesse sanglante dans les années 70, n'a jamais été distribué en France ? Il est ici livré sur blu-ray en version originale sous-titrée et restaurée et ne manque pas de charme. Il collectionne en effet les atouts : une musique de générique obsédante signée Carlo Savina, une jolie reconstitution joliment costumée et maquillée dans de beaux décors de Cruz Maria Baleztena, un travail de photographie très réussi de Fernando Arribas, on ajoutera aussi un effort particulier pour instaurer une ambiance adéquate entre mystère et sombreur. Et les espagnols s’y connaissent : l’Inquisition et ses rites stupides ont duré jusqu'à très tard chez eux, suffisamment pour bien les imaginer / représenter au cinoche.
On pourrait trouver aujourd’hui que le film est très sage nonobstant les soupçons d'érotisme, de poésie sensuelle même, et la présence à l’écran de beaucoup, beaucoup de très jolies filles et d’un séduisant acteur plutôt crédible dans son tourment face à son affliction présumée. Mais les bonus montrent une tout autre facette du film pour sa version internationale, loin de l’intransigeante censure franquiste que seule la mention du sang de colombe faisant durcir les seins (pauvres volatiles death-y-dément, après une horrible scène de pique-nique avec les rapaces…) devait faire défaillir ou taper du poing sur la table. On se dénude donc bien volontiers pour les démocrates qui se fichent pas mal que l’on associe des prénoms espagnols à des noms pseudo-slaves ou que l’on jette un peu de Stoker dans l’histoire déjà fort romancée de Madame Bathory (voir par exemple La Comtesse de sang - Erzébeth Bathory de Maurice Périsset (Pygmalion - 1975)).
Bonus : « Le Château de sang », entretien avec Alain Petit (21’), scènes coupées, diaporama (très fourni), bande-annonce et, youpi, un livret de soixante-quatre pages de Didier Lefèvre intitulé « La Comtesse et les vierges ».
Infos / commande : https://www.artusfilms.com/cine-de-terror/ceremonie-sanglante-290.
Post-scriptum :
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