Chroniques Blu-Ray
14
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

luciano ercoli giallo film peter martell

Genre : mise au poing

Scénar : Valentina, mannequin, est choisie par un journaliste pour être cobaye d’une drogue hallucinogène. Le produit agit vite et l’homme, qui était censé cacher le visage de la jeune femme, retire son masque et la bombarde de photos pendant sa montée. C’est à ce moment qu’elle a une vision, celle d'une femme défigurée par un tueur muni d’un gant prolongé par des clous. La magnifique rousse se remet mais le fumier de journaliste a vendu les clichés à un magazine à scandales, elle se fait virer de son boulot et a envie de massacrer le traître qui lui dit que ça lui fait de la publicité et qu’elle ne devrait pas prendre tout ça au tragique ! Et soudain, quelqu'un l’engage mais quand elle se rend à l'endroit prévu, elle tombe sur le tueur de sa vision ! Personne ne la croit, certains soupçonnent la drogue de lui avoir déglingué le cerveau. Pourtant, six mois auparavant, une personne a été assassinée dans les circonstances exactes de sa vision à cet endroit précis ! Mais elle rencontre la sœur de l'éventuelle victime et s’aperçoit sur photo que ce n'est pas la fille dont elle a eu une vision et qu’un homme est maintenant à l'asile pour expier ce crime ! Une histoire de dingues, maintenant c’est sûr, surtout qu’elle reconnaît dans le journal « sa » victime qui en fait d'après les témoignages se serait suicidée en se jetant sous un train… La drogue, c’est mal !

Film hispano-italien encore, avec toujours Alberto Pugliese et Luciano Ercoli lui-même à la production, les mêmes acteurs principaux (l’envoûtante rousse Nieves Navarro et l’agaçant Simón Andreu) et après Frank Wolff, une autre petite star du western montre le bout de son nez pour ce troisième film et troisième giallo de Luciano Ercoli : Peter Martell. Death-y-dément, Luciano aime faire danser sa compagne Nieves Navarro, une actrice à l'incroyable crinière incendiaire, avec des perruques horribles dans des boîtes de nuit où le milieu interlope se trémousse, y compris un homosexuel, plutôt caricatural sans être pour autant discriminant, qui sera la caution comique du film, à l’habitude d’un Ercoli aimant casser les atmosphères avec des saillies drolatiques. L’humour mais aussi une certaine misanthropie, toujours bienvenue en ce qui nous concerne, le cinéaste italien ne se montre pas tendre avec les jeunes hommes du film : le journaliste est absolument sans scrupules, le type qui prend une femme en stop un violeur en puissance (heureusement une femme forte peut mettre une branlée à un freluquet qui ne sait pas se tenir !), les tueurs impitoyables ont des manières ridicules (un court la clope au bec, l'autre porte un corset en fer à la médiévale) et tiens, même l’homme au poing clouté n'a pas fière allure, sorte de vieille crevette avec de grandes lunettes !

La Morte accarezza a mezzanotte est ici livré en version intégrale restaurée dans un coffret contenant un combo digipak BluRay + DVD (master 2K) et on est bien content de voir ce film en haute qualité, on aimerait qu’il en soit de même au moins pour les deux précédents 1, sûrement meilleurs que celui-ci qui plus est. Pourtant, le film a son charme (Valentina, une jolie chanson à voix féminine, vient semer le trouble dans cette succession d’images sanglantes réussies et soulignées par une musique stressante bien choisie). C’est sûrement un détail pour beaucoup mais nous attachons beaucoup d’importance aux décors et il faut avouer que les sculptures attribuées au personnage de Stefano sont magnifiques. On est aussi complètement accro aux personnages totalement barges, et dans le genre, un type comme Luciano Rossi (ici dans le rôle du porte-flingue, ou plutôt du porte-couteaux, bardé de fer) fait le boulot comme un chef, on a autant envie de le rosser que de le voir liquider un témoin gênant, dans la grande tradition des sales tronches comme par exemple celle de l’ineffable Bruno Corazzari, vu lui aussi dans des dizaines de nos films culte. Luciano Ercoli cesse ici sa participation à la vague giallo qui ne déferlera pas longtemps encore, l’usure faisant son œuvre, et son prochain film le fera aborder un autre genre à la mode, le poliziesco d’action.


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Bonus : présentation du film par Emmanuel Le Gagne (27’), générique français, diaporama, bande-annonce originale

Infos / commande : https://www.artusfilms.com/giallo/la-mort-caresse-a-minuit-375

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