|
Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : « Toujours la même chose : des femmes à poil ! »
Scénar : la belle Marie-France cherche du boulot et c’est son jour de chance (?) : un employé d’une agence d’intérim a entendu parler d’une famille française aisée installée en Grèce qui aurait justement besoin d'une gouvernante pour deux jeunes filles. Mais le père de famille, monsieur Radek, a la réputation d'être bizarre, et on avertit directement Marie-France qu’elle va devoir faire preuve de patience, la fille et la nièce de l’homme ayant vécu leur lot de malheurs. Un serviteur avec une voix bousillée, entre bègue et muet, l’introduit auprès de Radek qui prend sans s’en cacher toutes ces vicissitudes pour un châtiment divin, ambiance pesante dans la famille garantie ! D’autant que les filles se demandent où a bien pu passer madame Radek depuis tout ce temps. Ce que Marie-France ne sait pas, c’est que l'homme qui l'a envoyée sur ce poste est en fait chargé de surveiller le fameux Radek de près et de découvrir si par le plus grand des hasards il n’aurait pas tué sa femme, par exemple en l’assassinant jusqu’à ce qu’elle soit morte. En attendant son départ, Marie-France s’allume une tige, attrape un roman de gare et s’endort dessus… Death-y-dément, y en a qui ont confiance en l’avenir ! À moins que tout ceci… Ouais, non.
Bon, malgré la sympathique pirouette scénaristique (ce sacré David Khunne était loin d’être un cornichon à défaut d’être original !), on apprécie sans plus ce Mais qui a violé Linda ? (traduction du titre anglais de ce film qui est pourtant ici présenté dans sa version française intégrale restaurée, c’est en tout cas ce que l’on nous dit car ces Nuits brûlantes de Linda sont en bien moins bon état que par exemple les films produits par Harry Alan Towers sortis récemment, question de moyens sûrement 1). Ces deux femmes, qui vivent comme des sœurs - un schéma classique, chez Jess Franco et ailleurs - ont chacune un sacré bagage psychologique : l’une, Linda, est paralysée et autiste (Verónica Llimerá), l’autre, Olivia, est schizophrène et nymphomane (la très jeune Lina Romay). Elles sont rejointes par une troisième femme, Marie-France (la troublante rousse Alice Arno, qui peut se montrer aussi jolie qu'elle peut être moche quand sa méchanceté apparaît, voyons comment elle traite direct le serviteur comme un chien !) et qui, pour une fille qui cherche du boulot, porte un beau manteau de fourrure (si quelqu'un peut trouver ça beau). Une autre femme hante l’histoire, Lorna, la mère de Linda que l’on n’aperçoit que dans les flashbacks.
Paul Müller est aussi dans la place, sorte de spectre violent, caution de mélancolie qu’une série de séquences à l’humour bébête (le type qui ne se rappelle absolument aucun détail sur la fille qu'il reçoit dans son bureau, le duo d’agents composé d’un flic plutôt miteux et d’une photographe dont les dialogues sont joyeusement déglingués) vient régulièrement dissiper. Tout comme la dégustation de banane la plus suggestive de l’histoire du cinéma ou cette voix qui résonne horriblement quand Marie-France lit dans sa tête son roman érotique. Jess Franco nous gratifie de petites cartes postales (des vues classiques de Paris avec Les Aventures de Rabbi Jacob à l’affiche, des vues typiquement espagnoles et cette sublime maison tout de blanc vêtue. Les actrices seraient elles plutôt du genre dévêtues, on ne leur en veut pas puisque le scénario ne tient pas toujours debout : les personnages, leur évolution dans l'histoire ne sont souvent que des prétextes à des scènes explicites (sans justifier cet Interdit aux moins de 16 ans qui peut certes s’appliquer aux scènes supplémentaires, et même aux moins de 18). Une production Eurociné ramassée sur une heure vingt qui se distingue par une musique un poil schizo elle aussi, d’une jolie partition mélancolique on saute sur du Speedy Gonzalez un tantinet abscons.
1 afin de lire plein d’autres chroniques à l’occasion, clique juste sur les noms en rouge.
Bonus : présentation par Daniel Lesoeur (17’), analyse par Stéphane du Mesnildot (22’), scènes additionnelles (à réserver aux adultes, ACHTUNG, 16’), diaporama, bande-annonce originale
Infos / commande : https://www.artusfilms.com/jess-franco/les-nuits-brulantes-de-linda-368
Ne partez pas sans avoir "aimé la page", retrouvez tous les articles, vidéos et reportages sur votre mur. Soutenez Nawakulture en vous abonnant à la page Facebook et en partageant les chroniques.