|
Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : guerre et drame sont forcément synonymes
Scénar : 1943. Le sergent Grayson voit d’un mauvais œil son affectation auprès d'une unité de « Nisei », engagés volontaires d’origine nippo-américaine, qui n'est de plus pas encore formée. Pire, quand on lui demande ce qu'il en pense et que le sous-officier répond qu'il aimerait plutôt être transféré auprès des soldats qu'il a toujours côtoyés depuis son Texas natal, c'est la fin de non-recevoir. Mais sa ne réticence que l'on devine héritée d’un racisme atavique et de la paranoïa ne fera pas plier son supérieur qui semble avoir beaucoup de respect pour ces hommes rassemblés pour défendre les États-Unis. Grayson, après s’être montré désagréable et dur avec ses hommes, va découvrir en Italie où ils sont envoyés des hommes aussi patriotes que lui. Et finalement dignes de son estime.
Tout ou rien est d’abord le premier film du réalisateur à la courte carrière Robert Pirosh, un homme qui servit dans les rangs de l’armée américaine lors de la bataille des Ardennes, pas étonnant qu’il évoque le sujet de la seconde guerre mondiale dans deux films tous deux sortis à la charnière des années 40 / 50 : celui-ci (1951), mais aussi Bastogne (1949), un classique du genre qui lui vaudra pour son scénario un Academy Award. Si à l’affiche de Tout ou rien on trouve une paire d’acteurs connus (Gianna Maria Canale, vue dans Spartacus, Théodora, impératrice de Byzance, Les Vampires, Les Travaux d'Hercule ou encore Maciste contre le fantôme et Van Johnson, dans Trente secondes sur Tokyo, Sur ordres du Führer, Texas, Crime au cimetière étrusque…), ce sont de véritables membres du 442ème régiment d'infanterie US qui incarnent les personnages de cet épisode largement méconnu de l'histoire de 39-45.
De part son caractère résolument anti-raciste (à la différence de nombre de films de guerre), Tout ou rien est pardonné quant à ses petits excès d'humanisme, de patriotisme et peut-être aussi un peu de propagande pour l'armée car il égratigne quelque peu certaines reliques au passage : les « guides de voyage » militaires à l'intention des soldats qui à défaut de faire du tourisme passent leur temps à souffrir, les citations de la Bible (assénées par des japonais, ce n'est pas banal, mais la possibilité de faire se combattre un champion pour chaque peuple équivaudrait à faire de sacrées économies de vies…), la pseudo-supériorité morale et physique de l’occidental sur les autres (préfigurant ici Le Maître de guerre), le culte à géométrie variable du passé, des racines (les images de la destruction de toute une partie du patrimoine monumental des pays traversés, en particulier quand ils recèlent autant de trésors que l'Italie, sont éloquentes)…
Avec ses nombreuses touches de comédie allégeant un filigrane socio-philosophique plus chargé, Tout ou rien ne montre pas énormément de la guerre au début, puis soudain à sa moitié laisse les flingues cracher le feu et les morts s’empiler, illustre aussi un des tourments les plus horribles qui touchent les populations : la faim. Malheureusement pour lui, heureusement pour les autres, tout est bon dans le cochon.
Bakatare !!
Bonus : bande-annonce originale, présentation de la collection.
Infos / commande : https://www.artusfilms.com/classiques-americains/tout-ou-rien-279.
Ne partez pas sans avoir "aimé la page", retrouvez tous les articles, vidéos et reportages sur votre mur. Soutenez Nawakulture en vous abonnant à la page Facebook et en partageant les chroniques.