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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : l’âme brisée de l’Amérique parle
Scénar : 1963 : JFK est mort assassiné la semaine précédente et, devant les versions des évènements assez « libres » relayées par la presse, sa femme va livrer la sienne auprès du journaliste Theodore H. White puisque le peuple veut savoir. L'ex-première dame n'a rien perdu du ton du pouvoir (elle seule choisira ce qui sera publié) alors que l'administration Lyndon Johnson embraye direct sur une nouvelle présidence. Elle refuse de disparaître soudainement, pourtant tous la poussent clairement à retourner dans l'ombre sans faire trop de bruit, à remplir ses cartons et dégager. Mais n'est-elle pas celle qui derrière le protocole inhumain qui gomme avec tant de rapidité un passé si récent, refuse de quitter sa tenue ensanglantée le jour de l'assassinat ? Forte, elle est tout de même ébranlée, après deux enfants, elle perd son mari, en venant à questionner Dieu lui-même sur l'injustice de son sort, manquait plus que l'assassin présumé, à qui elle voudrait parler, soit assassiné à son tour !
Deuxième film de la journée, après le formidable La la land, la barre est haut placée pour le suivant. Mais on n’est pas déçu par cette bio très recommandable de la Madame Kennedy des jours qui suivent l’assassinat de son mari. On y (re)découvre une personnalité complexe et bien plus lettrée qu'elle ne le paraît, au sens aigu de la grandeur de l'Amérique, une facette que ses apparitions chorégraphiées à la télé, la faisant passer pour une nunuche, ont un peu effacée. Entrecoupé de flashback, l'entretien revient sur les évènements de fin novembre 1963 avec sobriété et justesse.
Malgré de bons seconds rôles, tout le film ou presque repose sur la toujours surprenante Natalie Portman que l’expression du deuil rend tour à tour glaciale ou infiniment touchante, on note qu'elle a dû fumer un million de cibiches durant le tournage de cette bio pudique et émouvante qui se déroule sur un rythme un peu lent à la J. Edgar 1 sans les glorification post-mortem dont le genre est souvent affublé. On pense aussi parfois un peu au film Interview 2 au travers de ce duel interviewée / intervieweur où une certaine séduction a toujours une place, si infime soit-elle. Petite pensée pour John Hurt décédé fin janvier qui joue là un de ses derniers rôles au cinoche, cette fois en curé / confesseur fort doué.
1 voir J. Edgar de Clint Eastwood (avec Leonardo Di Caprio, Armie Hammer...) 2011.
2 voir Interview de Steve Buscemi (avec Steve Buscemi, Sienna Miller...) 2007.
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