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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : pas du tout ce que tu crois
Scénar : pour gagner une somme rondelette et divorcer de sa femme, il lui demande de poser de plus en plus dévêtue et elle doit freiner ses ardeurs. D’autant que quand elle passe le voir un jour à l'improviste, il se montre très sec mais elle est amoureuse et refuse de se faire jeter comme une vieille chaussette, il va donc lui montrer quel genre de films il tourne en réalité. Mais est-ce vraiment tout ? Et au fait qui colle donc des coups de rasoir aux jolies gorges des passantes honnêtes ? Et ne devrait-on pas se méfier des étranges « photobiographies » du bonhomme ? Gare au dernier chapitre jeune fille, on ne sait jamais !
Premier film sous son seul nom et peuplé d’un casting d'inconnus ou presque, Meurtre à la mode fait entrer Brian De Palma de fort bizarre manière dans le monde de la réalisation grand format. Déjà le titre n’explique rien, il y a meurtre on dirait, pas plus. Pour le reste, le climat quand il est anxieux rappelle, oui, on a compris, le maître Hitchcock mais aussi, ça nous passe par la tête, le Polanski de Répulsion, l’incompréhensible Godard, il anticipe aussi le Ferrara des débuts mais aussi une certaine…Carrie. Le côté comédie qui arrive parfois sans crier gare (Otto !) évoque quant à lui le muet burlesque, avec scènes en accéléré et personnages à la fois loufoques et inquiétants. Mais Meurtre à la mode n’est pas qu’un condensé d'influences, il relève aussi du pur expérimental (parfois un peu trop, certaines scènes sont longues et, si on osait, peut-être même superflues comme celle des bijoux de Karen, ou la voiture mal garée…
Si on a beaucoup de mal avec ce film, c’est qu’il s’apparente souvent à un patchwork dingo, comme si De Palma avait voulu pratiquer l’écriture automatique en images. Le scénario joue avec les cerveaux et différents points de vue sur l'histoire mais aussi ce ping-pong entre rêve et réalité, le format de l’image et son rythme changeant déstabilisent au début autant que ce noir et blanc parfois fort granuleux, et cette caméra voyeuse donne à voir tout un tas de trucs bizarres, à commencer par ces décors de ville plutôt déserts, des scènes sanglantes adorablement ponctuées par des acouphènes artificiels, des films dans le film et des allers-retours, perturbations à prévoir ! Pour le moins déconcertant, excentrique, inquiétant, drôle ou non selon les séquences, Meurtre à la mode ne laissera personne indifférent, et pas seulement à cause des jolis brins de femmes qui défilent à l’écran ni de ce superbe cimetière digne de La Nuit des morts vivants. On a aussi bien aimé la chanson qui porte le même titre que le film et raconte un peu l'histoire. Pour le reste on serait plus, comme disent les anglophones, « quite puzzled »…
Bonus : bandes-annonces des films sortis par l'éditeur
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