Chroniques DVD
08
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : comédie téléphobe

Scénar : « la France télévisée dort en classe » ! Les élèves sont en effet complètement inertes dans celle de M. Saint-Just mais les pétitions habituelles, les distributions de tracts (« un peu plus de travail pour les balayeurs de rue » !) ou les rapports qui s’entassent (« de quoi nourrir un milliard de rats ! ») contre les effets néfastes de la télé ne suffisent plus puisque l’on s’aperçoit que les enfants qui apprennent leur leçon se font même engueuler par les télévores de leur famille. Là, c’en est trop, et comme « chaque fois qu'il le faut, l'honnête homme se dresse face à l'opinion publique », Saint-Just, avec en pogne un produit très efficace, bousille les antennes sur les toits : c’est la panique chez les beaufs et cette opération commando donne rapidement des résultats. Mais les coupables sont aperçus par un dentiste maître chanteur qui va compliquer leur mission d’autant que le grand patron de la télé enrage lui aussi… 

La belle comédie utopique que voilà ! Car gageons que si on pouvait trouver de ce produit miracle là tout de suite, on aurait grand plaisir à sulfater hic et nunc les relais TNT et autres. Ceci dit, dans le film les enfants seuls semblent ravis de l’interruption du petit écran, on doute que ce serait encore le cas aujourd’hui vu l’état général des occupations du (jeune) peuple. Les gens sont aussi abrutis par la télévision que la femme de Claude Rich dans Les Compagnons de la marguerite, vivent dans des maisons de fous où les locataires se baladent à poil ou se prennent pour des chanteurs d'opéra, où les policiers ne sont évidemment pas très malins et où l’alcool coule parfois à flots, l’univers mockyen satirique et poétique à la fois, celle qu’on attend de cet excellent réalisateur. 

La Grande lessive rassemble une fois de plus des acteurs de grand talent, le grand Bourvil en prof de lettres exalté (et évidemment en collier de barbe) qui rappelle parfois qu’il était aussi chanteur, Francis Blanche affublé d'une affreuse perruque blonde se voit interpréter le dentiste, Jean Poiret est lui le magnat de la télévision, évidemment irascible et autoritaire, et le reste de la bande (Tissier, Lenoir, Lonsdale, Pérès, Legris, Rémoleux, Castelli, Mayor… mais où est Dominique Zardi ?!) est aussi présent dans ce film en couleur où l’on parodie aussi les sonneries de téléphone, les sirènes de police, et où l’on oppose une résistance parfois délicieusement rabelaisienne à la connerie télédiffusée. Encore un très, très bon Jean-Pierre Mocky

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