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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : cours de musique appliquée à l’image
Scénar : l'orchestre de Philadelphie s'installe. Allié à l’écran, il va montrer ce que l'on pourrait imaginer après la suggestion musicale de différents chefs d’œuvre classiques : l'expérimentation picturale d’abord, sans parler du cours de musique classique made in Disney, avec des jeux de lumières et de couleurs pré-psychédéliques (Toccata et fugue en ré mineur de Bach), des fées, des champignons, des fleurs, des poissons, des feuilles qui dansent ensuite (Casse-noisette de Tchaïkovski), Mickey la feignasse joue la science sans conscience, Icare & all the stuff (L'Apprenti sorcier de Dukas), une séquence proprement géniale parle de l’évolution de la vie sur terre depuis le Chaos originel et ses superbes volcans (Le Sacre du printemps de Stravinsky), une petite balade ensuite chez les dieux de l'Olympe où pullulent à leur côté licornes, faunes, chevaux volants, centaures, tout le bestiaire est de sortie (La Symphonie pastorale de Beethoven), tout un tas d’énormes animaux (même Glouton ?!) dansent en tutu (La Danse des heures de Ponchielli), enfin Satan n’est pas à la fête (Une nuit sur le mont chauve de Moussorgski / Ave Maria de Schubert) mais reste quand même le plus grand personnage de tous les temps.
S’il on peut noter ici et là des clins d'œil graphiques aux longs métrages précédents de chez Disney 1, Fantasia est en fait une réalisation assez dingue et la plupart du temps très éloignée des sentiers battus de l'animation classique ainsi qu’un nouvel exemple de l’immense talent de l'équipe Disney de l'époque. Le concept occasionne de plus des discussions intéressantes autour de l'imagination, de la création, sans pour autant devenir relou ou didactique (seule la première partie met vraiment la patience enfantine à l’épreuve, même si poli, le petit être ne moufte pas vraiment quand Cerbère prend ses notes), c’est même, soyons fou, un régal à regarder avec un môme curieux : essayez donc chez vous !
Techniquement, il faut saluer un sacré boulot de chorégraphie et une synchronisation parfaite sur le rythme de chaque composition, et, dans les trucs qu’on trouvera toujours particulièrement réussis : la personnalisation de l'onde / piste sonore est par exemple hyper cool, le chef d'orchestre un acteur chouette et très correctement doublé (qui a dit « c’est un vrai miracle » dans le fond là-bas ?!), et le final est, nonobstant cette assommante ode au christianisme, de toute beauté. Pas grand chose à jeter dans ce qui est pourtant un des dessins animés de Disney qui passe le moins rapidement par l’esprit quand on essaie de se remémorer ses préférés. Un trésor caché au milieu de tonnes d’affreuses récentes mièvreries.
Bonus : très court documentaire sur le Disney Museum
1 voir Blanche Neige et les sept nains de William Cottrell, David Hand, Wilfred Jackson, Larry Morey, Perce Pearce et Ben Sharpsteen 1937 et Pinocchio de Hamilton Luske et Ben Sharpsteen 1940.
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