Chroniques DVD
08
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

corbucci trintignant kinski western spaghetti film

Genre : sommet (enneigé) du western européen

Scénar : ces fusils qui creusent la neige semblent attendre au tournant ce cavalier emmitouflé de la tête aux pieds, Silence, un type qui ne pourrait pas mieux porter son nom. L’homme ne parle peut-être pas beaucoup, ne parle même pas du tout, par contre il sent venir les choses de loin et a tôt fait de dégommer ses imprudents agresseurs. Une bande arrive juste après pour le rejoindre, ce sont eux qui l'ont engagé mais certains en ont marre de payer des tueurs pour se débarrasser des chasseurs de primes. Le gouverneur a d’ailleurs promis une amnistie générale mais certains n'y croient pas. Un homme qui a décidé de faire cavalier seul et de rentrer chez lui se fait descendre par l’impitoyable équipe de Tigrero qui se fout bien des ordres et de l'intention d'imposer la paix au pays, les primes rapportent plus et il sera difficile d'arrêter le bain de sang dans un territoire aussi gigantesque. « Un policier ne pense pas ! », c'est le gouverneur qui le dit au sheriff qu’il envoie à Snow Hill dans l’Utah et entend bien que ses ordres seront obéis. Mais Silence est là pour d'autres raisons : il a été engagé par plusieurs personnes pour venger les victimes innocentes - ou à peu près - de Tigrero et ses acolytes. Ceux-ci bien sûr ne vont pas se laisser faire.

 

Dès les premières notes de la bande originale d’Ennio Morricone dirigée par Bruno Nicolai, on se replonge dans ce film vu et revu avec toujours autant de plaisir, un western totalement atypique, si l'on excepte les films autour de la bibliographie de Jack London et de la ruée vers l'or, car hivernal du début jusqu’à la fin (la partie n'a pas dû être facile pour ces chevaux qui doivent se frayer un passage dans la neige profonde qui s'enfonce inexorablement sous leur poids). Cette coproduction italo-française scénarisée par Vittoriano Petrilli, Mario Amendola et les frangins Bruno et Sergio Corbucci est l’occasion d’un duel à quatre entre des monstres de cinéma, et il sont secondés en sus par des Mario Brega (sans moustache !) et des Bruno Corazzari, la fine pleur de la gentillesse spaghetti. Pour un anti-héros que l’on a pour toujours fait taire, on n’attendait peut-être pas Jean-Louis Trintignant, prince du verbe et théâtreux de compétition. Il crève pourtant l’écran avec un regard qui ne nécessite pas grand chose de plus, un personnage à l'histoire affreuse comme la sienne n’a pas forcément envie de la raconter et, devenu un tireur formidable, il fait surtout parler la poudre. Et vite, très vite, avec une arme hors-norme à l’Ouest.

 

« Il faut essayer de nous comprendre, c'est notre pain quotidien » dit Tigrero / Klaus Kinski à la mère éplorée dont il vient de tuer le fils, cet homme affable et souriant ne montre presque jamais sa véritable personnalité, celle d'un sadique qui manie le fouet comme personne quand il s'agit de chasser ses proies, celle d’un procédurier qui tient sa comptabilité de cadavres à jour dans son carnet. Kinski, impérial, est sûrement dans un de ses plus grands rôles italiens mais n’est pas le seul à marquer les esprits. Frank Wolff et Luigi Pistilli excellent, que d’acteurs « merveilleux » pour les fanatiques de western européen, on n’en oublie pas pour autant Vonetta McGee mais il faut reconnaître qu’on a ici affaire à une histoire d’hommes jouets de l’avidité et de la vengeance, deux divinités particulièrement sollicitées dans le genre qui nous intéresse. Ne ratez pas un film cruel et sensuel absolument génial jusque dans sa noirceur guerroyant avec le décor immaculé.

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