Chroniques DVD
08
Mai
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : débuts prometteurs de futurs titans

Scénar : chouette message que reçoit le vaisseau paumé (et qui plus est atteint de fuites radioactives…) : personne ne peut aider le Dark Star mais la Terre envoie…ses encouragements ! Waouh ! Merci, on reconnaît bien là la générosité légendaire des dirigeants politiques ! À bord, l'équipage se débrouille bon gré mal gré tout en étant chargé de destruction : « secteur ennemi nettoyé » signifiant une planète « instable » en moins sur la voie de la colonisation. Une nouvelle étoile s'annonce soudain ainsi qu’une tornade magnétique. Et voilà que les robots de bord se contredisent ! « Le commandant Powell aurait », ouais mais il est mort, dommage. Ah, et puis paf, une panne est repérée, mais où ? Il semble toutefois que ce vaisseau défaillant et cette mission absurde n’inquiètent pas trop l’équipage mais ça ne saurait tarder car tout part de plus en plus à vau-l’eau quand « la Chose » s'enfuit et provoque des dysfonctionnements plus graves encore !

Attention, film culte !! À la suite de deux élèves éminents de l'USC (fac de Los Angeles liée à Hollywood et pépinière de talents impressionnante qui donne les moyens aux élèves de persévérer dans leur projet) George Lucas bien sûr (en particulier à la suite de la sortie de THX 1138 en 1971) mais aussi Francis Ford Coppola, l'hyper créatif John Carpenter (qui, se sentant différent des autres, s'est tourné vers le cinéma de son côté au Missouri) et le non moins motivé Dan O'Bannon (qui trouve déjà lui aussi dès la fin des années 60 un besoin de créativité impérieux et tourne son premier film, Blood bath, en 1969) se lancent dans un film tourné avec les moyens du bord dans une écurie de l’école. Le solennel et planant 2001 de Kubrick semble avoir tant ennuyé John Carpenter (réalisateur et compositeur) et Dan O'Bannon (acteur, monteur, scénariste et responsable des effets spéciaux entre autres) qu'ils ont décidé, tout en s’en inspirant, d'en prendre le contre-pied avec un film très court, farouchement contre-culturel et loufoque avec ces hippies se faisant chier au fond de l'espace dans des conditions de squat et d'ennui. Les farces et attrapes n’y feront rien, la muzac aidera beaucoup ainsi que la voix suave d’un ordinateur de bord débordé par ces humains désœuvrés et branleurs.L Après tout :

They're not lost in space, they're loose!

Minuscules moyens obligent, Dark star narre l’odyssée déglinguée et bricolée de « camionneurs de l’espace » (DEEP PURPLE, es-tu là ?) ballottés entre ambiance space à la 2001 l'Odyssée de l'espace et promiscuité claustro d’un Alien à venir, tout comme une certaine saga Star Wars dont les réalisateurs ont sûrement vu Dark star avant de se mettre au boulot… De tous ces films, celui qui suggère le plus d’humour et d’impertinence est clairement celui de Carpenter et O’Bannon, par exemple en n’hésitant pas les passages un peu cartoon comme cette poursuite de la Chose ou le passage de l'ascenseur que l'on sent méchamment bricolé, sans parler des séquences de journal de bord passant du Droopy-style à celui d’un Nicholson dans Shining. Atout non négligeable pour le film, le don de Carpenter pour la musique : de la country incongrue déboule ici et là mais aussi et surtout des sonorités déjà typiques de la suite de carrière d’un artiste aux nombreux violons d’Ingres.

Bonus : la version director’s cut expurgée des scènes de remplissage imposées par le producteur qu'ils trouveront par la suite, Jack Harris, mais aussi un chouette documentaire de deux heures monté un petit peu comme le film avec des voix enregistrées comme sur des radios, beaucoup d'images du film et un recyclage de son univers. On y apprend pas mal de choses sur l'équipe qui est en fait une bande de potes avant tout, réalisateur, scénariste et producteur tout particulièrement, dommage qu’elle se disloque ensuite, la faute entre autres à d’habituels problèmes d’égo. Même si John Carpenter n'a pas voulu y participer, ce documentaire est indispensable dans le sens où il énumère la formidable liste d'efforts qu’ont dû faire les membres de l'équipe pour arriver à faire de ce film le classique que l'on connaît aujourd’hui. Sa relation avec Dan O'Bannon a été tumultueuse, ce dernier continuera sa carrière immense que l'on connaît, de La Guerre des étoiles à Alien en passant par Métal Hurlant, Tonnerre de feuTotal recall ou Le Retour des morts vivants avant de mourir après un long combat contre la maladie. Il est sûrement un de ces petits génies dont on ne reconnaît pas encore assez l’importance dans un genre désormais inévitable.

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