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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : comédie romantique
Scénar : pendant la seconde guerre mondiale, Evie, une jeune secrétaire américaine, décide sur un coup de tête puisqu'elle n'entend pas « la musique » quand elle embrasse un homme, de glisser une lettre dans une chemise qui sera livrée à un grand gaillard sur le front. Tout ça à cause d’une lettre similaire qui poussa un soldat en uniforme à venir soudain demander en mariage une fille qu'il n'avait jamais vue auparavant, how romantic! Qui ne tente rien n'a rien, et la lettre s’en va. Bien loin de tout ça, un homme très coureur, Edgar « Wolf » Larson, est accusé à tort d'avoir séduit une femme mais il est sauvé par le témoignage d'un soldat maigrichon, John Phineas McPherson. « Wolf » décrète qu’il sera son ami ! En allant fêter la bonne issue de son histoire, « Wolf » découvre dans sa poche la lettre d’Evie mais une amatrice des Hauts de Hurlevent est loin de l’émoustiller, il balance la lettre au sol mais John, plutôt un tendre dans son genre, entreprend de répondre à la lettre. Quand elle reçoit sa lettre, Evie imagine un grand John (elle avait adroitement placé la lettre dans une chemise grande taille), doux et romantique, drôle et attachant, bref tout ce que n’est pas « Wolf ». C’est pourtant sa photo que John envoie, pour être sûr de taper dans l’œil d’Evie. Le mensonge prend des proportions énormes quand on annonce aux soldats une permission à New York, où vit Evie ! John s'y fait passer pour Edgar auprès d’Evie mais ce n’est pas le pire, qu’arrivera-t-il si le gigolo de service décide de s’amuser à vraiment jouer le rôle du faux-lui, juste pour le plaisir de séduire une femme de plus ?
Au départ une petite histoire, The Adventure of a Ready Letter Writer, est écrite par Blanche Brace et publiée en 1920 dans le The Saturday Evening Post. Elle donne lieu à un film réalisé en 1922 (Don't Write Letters de George D. Baker) avant que Jules Dassin ne s’empare et adapte le sujet sous le titre A Letter for Evie. Bien sûr, comédie romantique en vue avec ce chant choral en intro et ces petits oiseaux trimbalant une lettre dans leur petit bec ! Mais c'est pourtant la guerre, on en rappelle le climat par quelques scènes ici et là, mais ce n'est pas le principal, il réside dans l'affrontement charmant de deux hommes, une gravure de mode (qui se balade avec une collection de photos de lui-même dans sa valise) et un gringalet (le type effacé, peu sûr de lui, qui a un abonnement à être « l’ami des jeunes filles »). Mais que ne ferait-on pas pour les beaux yeux de la ravissante Marsha Hunt ? La situation occasionne un très mignon festival de quiproquos à l'ancienne (le fil-de-fer qui reçoit un pull immense quand le beau gosse se voit questionné sur ses goûts littéraires) joué par des acteurs assez hilarants dans leur genre (quand il se transforme véritablement en loup, Hume Cronyn est magnifique ! Et pas moins quand il s'invective lui-même dans le miroir pour se donner du courage et s'insulter à la fois !). Une tradition dans le cinéma de Jules Dassin perdure dans ce film : le clin d'œil à la France est terni par la voix d'un acteur qui n'est visiblement pas français, le Diable sait pourtant que l'on en trouve partout ! Ah oui, tout ça pour dire qu’il n’est pas sûr qu'il existe une version sous-titrée de ce film… Courage, let’s work a bit!
P. S. : parce qu'on ne peut s'empêcher de lire toutes les lignes de toutes les listes d'acteurs à l'affiche de tous les films que l'on regarde, on notera l’apparition discrète d’un certain Cameron Mitchell parmi les bidasses hospitalisés.
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