Chroniques DVD
11
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : Lino chez les rednecks

Scénar : même armée de voitures de police réglementaires, la maréchaussée aura du mal à se rapprocher de Sagamore Noonan et de son alambic que personne n’arrive à repérer depuis des années. Et voilà qu’un mystérieux bonhomme vient de Chicago pour se paumer et mettre à l'abri sa nièce (soi-disant anémique mais aussi absolument magnifique) de certaines convoitises, la faute peut-être à ce slip cousu de diamants qu’elle ne quitte - contrairement au reste - pour ainsi dire jamais ? Les roublards frangins Noonan se montrent particulièrement hospitaliers d’autant que les nouveaux arrivants paient leur emplacement fort cher. Mais un étrange trio multicolore semble beaucoup s'intéresser à leurs petites affaires, va comme qui dirait y avoir du suif !

Entre nous soit dit, et direct en plus : non, on ne tient pas là le meilleur film d'aucun des acteurs présents à l'affiche, c'est même peu de le dire car l'ensemble n'est pas fin, pour ne pas dire sans queue ni tête et si cette Fantasia est encore une occasion pour Mireille Darc d'exhiber ses charmes (indéniables) et pour le duo Lino Ventura / Jean Yanne de cabotiner un maximum, on retrouve là-dedans un humour assez proche des comédies italiennes de l'époque (on repère d'ailleurs quelques sales tronches de chez Trinita et compagnie, et puis ça se tient pour une coprod' tournée sur le Latium) que nous qualifierons gentiment de lourdingue. Pourtant il y avait de quoi mieux faire, Jacques Dufilho, Georges Beller, Rufus, Claude Miller en tant que réalisateur de deuxième équipe, Aldo Lado (!) à la mise en scène entre autres, on avait tout de même là une sacrée chouette équipe non ? Et on vous parle de l’apparition surprise d'Alain Delon à la toute fin ?

On se retrouve donc au final avec un enfant difforme du film de rednecks et du pseudo-polar qu'on voudrait peut-être voir se dérouler à la Jim Thompson (sauf vot' respect, Charles Williams !) avec des personnages un tantinet tarés sur les bords (Oncle Noé en tête, malheureux bâtisseur d’arche et dévot totalement fou), de claires fragrances d'anarchisme de droite (ici on sert les policier à la nitroglycérine mais on ne crache pas sur les petits profits), le tout filmé à l'américaine avec des tonnes de tôle froissée et des gags un peu lourds, sans oublier une image de la femme pas terrible du tout, particulièrement quand ces demoiselles sont la cible des jeux de la fête foraine. Notons qu’elles se révèlent bien « utiles » aussi quand il s’agit de faire dans le remplissage par le biais de scènes de danse plutôt horripilantes. Georges Lautner tournera deux ans plus tard quelque chose dans le genre, avec sûrement beaucoup moins que les moyens considérables de Fantasia mais peut-être un peu mieux : Quelques messieurs trop tranquilles. Oui, mais ici, les pingouins font du stop. Et toc.

Ah, oui, la bande originale ! Place à EKSEPTION from Holland !

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