Chroniques DVD
11
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

louis de funès comédie policier blier gensac

Genre : cadavre ex-qui ?

Scénar : célèbre auteur de théâtre à deux doigts de la banqueroute et pour cause, si Antoine Brisebard se servait pour une fois de son métier pour imaginer une solution à son très embêtant problème de maître-chanteur ? Il prétend donc à son entourage bosser sur une pièce policière et machine un meurtre qu’il voudrait sans faille : cacher le corps pour toujours est la garantie d'être tranquille et comme un chantier de maçonnerie inopiné est mis en route sur son terrain, le béton ferait un linceul parfait. C’est sans compter l'artisan le plus nul de la terre, une raison de plus pour lui faire péter les plombs, merci monsieur Tonelotti, et une emmerdeuse immobilière envahissante pour tout faire foirer… Car voilà qu’il tue le maître-chanteur par accident mais peine du coup à faire disparaître le cadavre et il va falloir se surpasser avec ce flic méfiant qui est chargé de l’enquête, l’inspecteur Ducros. D’autant que le vrai maître-chanteur, Jo, est retrouvé assassiné…ailleurs. Mais qui Brisebard a-t-il bien pu descendre ? Et parviendra-t-il à se débarrasser du corps sans se faire pincer au milieu de cette bande de casse-pieds ? « Mais c'est une gare ici ! »

La pièce de Myra et Alec Coppel avait déjà eu droit à une adaptation américaine au cinéma (Un mort récalcitrant ou The Gazebo in English, réalisé par George Marshall en 1959) avant qu’elle ne soit reprise au théâtre en France avec en vedette Robert Lamoureux et une partie des acteurs que l’on retrouve dans ce film, adaptation signée Claude Magnier, Jacques Vilfrid et le réalisateur lui-même. Louis De Funès est survolté, à deux doigts de la syncope absolue quand il ne gratifie pas son public d’indescriptibles pleurnicheries à hurler de rire. L’homme ne s’économise pas, court et saute dans tous les sens, quitte à épuiser ceux qui ne le supportent pas, personnellement, après 36000 vues on trouve toujours cet exercice de la comédie policière à la française toujours aussi drôle même si elle n’invente pas grand chose, surtout si l’on fait le rapprochement avec les précédentes rencontres de Louis De Funès avec le reste du casting : Bernard Blier reprend un peu son rôle de flic méfiant du Grand restaurant et on retrouve tous les habitués de son univers dans leur rôle de prédilection (on n’oublie pas les irremplaçables Dominique Zardi et Henri Attal siouplé).

Avec cette chouette bande originale entêtante entre sombre et guilleret de Raymond Lefebvre, Jo est l’assurance d’un bon moment en compagnie d’amis éternels de la famille (pour avoir le tournis, on devrait publier le nombre effarant de rediffusions de ce film à la télévision), on aime malgré les répétitions obligatoires revoir sévir une bonne partie de l’équipe d’Oscar ou des Grandes vacances, savourer des dialogues malins plein d’allusions, des successions de gags absurdes (la rigor mortis à géométrie variable, il fallait l’inventer) et de quiproquos, un festival d’empêcheurs de manigancer en rond (le rire de la bonne et ses circonstances sont juste géniaux, le « tut tut » de l’emmerdeuse immobilière itou, et même si l’image des artisans du bâtiment en prend un coup de plus, Michel Galabru est comme toujours excellent avec ce « trou dans son propre trou » et ses moyens gouleyants de lutter contre la dépression et la honte…). Une comédie foldingue et énergique, avec une petite dose de suspense en sus, que l’on recommande malgré l’avis des frigides du bulbe dont on se fout éperdument. Malgré un succès critique mitigé, Jo est devenu un classique.

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