Chroniques DVD
01
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : les dix petits nègres de Boileau-Narcejac

Scénar : le vieil agonisant tourne en rond dans sa vieille demeure richement décorée, mais aussi munie de pièces secrètes. Juste avant de mourir il se dissimule dans une de celles-ci. Tous les prétendants sont déjà devant le notaire : le comte était mourant, il ne peut donc être en vie mais sa disparition complique un peu la succession. Si le corps ne devait pas être retrouvé, il faudra attendre cinq ans pour palper. Le panier de crabes s’installe donc dans les vieux murs du château dans l'espoir d'accélérer leur enrichissement en retrouvant le maccabée. Pour patienter, les descendants s'unissent afin de créer autour du château un spectacle qui leur permettra de payer l'entretien de la bâtisse qui n'est pas encore à eux. Et voilà qu’en pleins travaux, un des héritiers meurt, soi-disant par accident. Mais bientôt un meurtre a lieu, d'autres morts se succèdent, comme si une malédiction s'accomplissait…

Le tandem Boileau-Narcejac a encore frappé avec cette histoire d’aïeul qui joue l’emmerdeur public post-mortem en se dissimulant à ses héritiers pour les empêcher d’empocher trop rapidement ce pour quoi ils n’ont jamais rien fait pour le mériter, des vautours, tous des vautours. Certes sympathiques parfois, mais des vautours. Ah elle est belle la génération qui vient en 1961 tiens. Et on imagine aisément la tronche de toute l’équipe de ce malicieux troisième Franju s’ils avaient pu entrevoir la rapacité des suivantes, encore plus voyante et sans complexe aucun… Dans sa pièce qui rappelle celle très postérieure des Les Pleins pouvoirs de Clint Eastwood avec sa porte et son miroir en tain, rigole une ultime fois le personnage de Pierre Brasseur au pelage blanc qui siérait bien au Père Noël dans ce qui s’avèrera sa dernière (mais troisième sur trois films) participation à un film de Georges Franju.

Un petit film sympathique nanti d’un très joli décor sis dans un château magnifique de la Renaissance, à l’histoire acide et burlesque bercée par une musique du grand Maurice Jarre, mais apparait aussi sur le disque Georges Brassens qui interprète Les Funérailles d'antan, premier morceau fort à propos de son sixième album du même titre sorti en 1960. Avec un casting et des protagonistes pareils, on ne peut s’empêcher de penser que tout le monde tient bien son rôle, que les dialogues sont chouettes, on ne tient pas vraiment le film le plus inventif de l’Histoire mais on passe un bon petit moment de cinéma populaire personnifié par plein de tronches que l’on verra souvent pendant des décennies, à cette belle époque du film français, qui pouvait alors faire passer du rire aux larmes sans cesser en filigrane de jouer l’impertinent avec un joli bataillon de plumes à qui l’on doit énormément.

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