Chroniques DVD
17
Juil
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : sortir ? Mais pourquoi ?

Scénar : au quartier général des crânes d’œuf, l'alerte retentit soudain : les portes sont refermées en catastrophe, les soldats rappelés à leur poste dans ce coffre fort de grilles, de métal et de béton, un bunker rempli d'écrans qui gigotent, de boutons qui se tournent, de regard qui s'inquiètent… Malgré la fausse alerte, il faut quand même taper des rapports, envoyer des messages, l’Armée ne s’ennuie presque jamais. Et si elle le fait dans un tel lieu de promiscuité qui évoque celle des sous-marins où la claustrophobie est reine, l’effet de la cage sur l'animal ne se fait pas attendre : il faut toujours un coupable pour toute irrégularité même fortuite, la dernière chance c'est bien de foutre le camp, la dernière rafale la seule solution ?

À la fois glauque et rigolo, l'univers des deux réalisateurs à jamais liés dans l’inconscient collectif 1 s’attaque à la peur, à la rigidité, à l’infutur (c’est un concept), à la connerie… C’est par exemple « drôle » de voir comment un homme peut se diriger naturellement vers le Mal quand il est désœuvré, comme cet imbécile courant après les lucanes cerf-volant, magnifiques exemples de l'existence d'un Dieu artiste qui seul pouvait inventer une créature pareille, on n’en dira pas autant des tortionnaires en devenir bien mal dissimulés sous des tenues militaires fantastiques (on soulignera une fois de plus les super boulots de photo, de décor, de costumes et d’accessoires : prothèses, masques, morceaux de corps plongés dans des flacons de solutions bizarres, cadavres momifiés dans du plastique, toute cette tuyauterie s’apparentant à un lierre maléfique sur les murs, tous contribuent à la tension…).

D’ailleurs s’il on additionne ce noir et blanc bistré (la seule couleur autorisée s’avèrera être le rouge du sang), une subtile dose d'expressionnisme, des sonorités d’essence industrielle (le responsable du sound-design Parazite, apparu sur d'autres projets de Marc Caro 2 porte décidément bien son nom…) et quelques sous-titres, pas plus, on se retrouve avec un film à la fois minimaliste et foisonnant, ouvrant plusieurs pistes de lecture à l’éternel curieux : une fascination pour les imageries totalitaires que l’on retrouve via costumes et musique chez les contemporains de LAIBACH, un petit monde de maquettes qu’un Antonio Margheriti n’aurait sûrement pas méprisé, des personnages à la Nosferatu face à un futur que ne tardera pas à évoquer un Terminator dystopique / post-apocalyptique totalement dans la lignée d’un film dont on trouve sur ce DVD deux versions, une normale et une story-boardée. Culte.

1 voir Caro et Jeunet.

2 voir Made in Caro de Marc Caro (avec Christophe Salengro, François Hadji-Lazaro, Dominique Pinon…) 2006.

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