Chroniques DVD
27
Sep
2004

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : c’est écrit d’ssus !

Scénar : Marc Stevens, sorte de Frank Michael pour EHPAD nécessiteux, se prépare soigneusement. Certaines des pensionnaires en sont amoureuses, et pourquoi pas des membres du personnel… Mais il repart vers le sud pour un nouveau gala par des routes pas super engageantes, traversant les forêts, la brume dense et crac, c'est la panne sous une drache glaciale. Il tombe sur un type pas rassurant lui non plus qui cherche sa chienne, il lui demande de le mener vers l'auberge annoncée par un panneau un peu plus avant. L'aubergiste le considère direct comme un collègue (un chanteur ne peut que s’entendre avec un ancien humoriste non ?) et se montre gentil. Mais bon, être deux jours avant Noël coincé au milieu de nulle part, ça craint. Et ça va empirer : dévasté par le départ de sa femme, l'humoriste est devenu sinistre : pendant une balade de Marc, il fracture et fouille le camion de son hôte, pique son téléphone et détruit le véhicule avant d’assommer notre chanteur…

L’entente franco-belge a du bon, le beau monde est de la partie, côté français l’inusable et magnétique Brigitte Lahaie (que l’on aimerait voir jouer plus souvent), Laurent Lucas (rencontré dans Harry, un ami qui vous veut du bien, il prouve ici a cappella avoir une bien jolie voix), un Jackie Berroyer très impressionnant, pas loin d’un Philippe Nahon dans un rôle tout à fait à sa mesure d’ours mal léché aux pulsions ultra-violentes, on ajoutera même la prestation hallucinée d’un Jean-Luc Couchard dont le personnage n’aurait pas dû brouter les champignons qui poussent sur les bouses… Bref, tout un tas d'acteurs que le cinéma français garde jalousement mais tout ça ne diminuera pas non plus l'investissement belge dans l'opération, à commencer par le réalisateur, auteur de deux courts avant ce long et qui se montre très doué pour instaurer une ambiance étrange et menaçante en enfermant ses personnages dans leur tête dérangée pour mieux les rendre explosifs ensuite.

Là, comme ça, on aurait pu prendre le projet pour un essai de plus dans le rayon « Quelques messieurs trop tranquilles » qui part en vrille dans un décor entre peur et fascination (le désert rural comme on aime à le montrer quand on voudrait faire peur et ici, ça fonctionne plutôt pas mal dans ces paysages incroyables de bois à chasseurs, la forêt est forcément le personnage le plus important du film) mais le réalisateur en profite pour balancer des clins d’œil et réussit le tour de passe-passe de nous faire oublier le souffre-douleur principal pour nous effeuiller un « méchant » bien plus intéressant, tout en peuplant ses bois d’images étranges comme ses gosses en rouge immobiles dans la forêt, la danse des affreux dans le rade du hameau ou ces gros plans sur les yeux de dingue. Chouette (discrète) musique et judicieuse fusillade au ralenti sonore dans un bon film à ranger avec Délivrance, Misery, Haute tension, Eden Lake, La Meute… Les amateurs apprécieront, enfin, en tout cas on espère. Mais on s'en fout.

Bonus : bande-annonce, « Autour de calvaire » (making-of, 27’) mais surtout un court-métrage (20’) :

C’est merveilleux quand on est amoureux de Fabrice du Welz (avec Édith Le Merdy, Philippe Résimont, Jean-Luc Couchard …) 1999

Décors brumeux, silhouette voûtée, sous la pluie, ouf l'ascenseur, bientôt la maison, cité sordide, appart’ vieillot, elle y fête pourtant son anniversaire en écoutant son crooner préféré. Elle s'offre un gogo danseur mais la fête dérape soudain…

Certaines scènes de ce délire rappelant parfois Delicatessen seront d’une manière ou d’une autre revues dans le film suivant, tout comme Berroyer. Mais on a ici en plus Michel Crémadès, Noël Godin (dans le rôle d'un certain Fulci…) et la porno-star Laure Sinclair, excusez du peu.

À noter : Fabrice du Welz avait aussi réalisé en 1999 un court d’animation que l’on n’a pas encore vu : Les Aventures de Thierry Van Oost. À suivre…

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