Chroniques DVD
07
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : espionnoir

Scénar : le docteur Lefèvre ne se déplace pas vraiment pour rien quand un soir de visite à domicile il trouve porte close et son patient pas là. Car Geneviève Laurent fait un malaise dans l'escalier qu'il est du coup contraint de remonter. Elle se rendait au même appartement que lui et est soudain très alarmée de la disparition de l'homme censé y habiter. Le docteur, qui semblait pourtant ne pas le connaître, l'a en fait déjà rencontré sous un autre nom mais la femme lui demande de ne poser aucune question à ce sujet. Il se rend quand même, encore une fois pour des prunes, à la dernière adresse où l'homme l’avait fait venir. Mais d'étranges appels et visites l'inquiètent, il s'en ouvre à son avocat qui veut le rassurer, mais on essaie successivement de l'intimider, et même de le corrompre. Mais bizarrement il refuse, et ce n’est seulement que quand sa fille est menacée de représailles qu’il accepte d’obéir aux ordres d’hommes déterminés à retrouver le disparu et pourquoi pas s’en débarrasser.

Premier véritable film (après un tapageur Hitler, connais pas en 1963 et un court, La Grimace, en 1966) du fils de Bernard Blier, Bertrand, Si j'étais un espion est l’occasion de diriger une première fois son auguste père, quoi de plus naturel, et de réunir autour de lui une jolie brochette d’acteurs alors jeunes : la magnifique Patricia Scott (également vue dans La Métamorphose des cloportes), Bruno Cremer en pleine phase ascendante après une belle série de succès (La 317e section, Paris brûle-t-il ?, 1 homme de trop…) dont la présence est toujours impressionnante, particulièrement dans le costume d’un personnage nimbé de mystère, Claude Piéplu dans un rôle plus sombre qu'à l'accoûtumée, l’inimitable voix Francis Lax, mais aussi Suzanne Flon qui fait de petites apparitions. Plus âgée, Madeleine Geoffroy, qui joue la vieille secrétaire médicale, mourra l’année suivante, on peut noter qu’elle avait déjà croisé Bernard Blier dans Le Septième juré cinq ans auparavant, la musique tendue et mélancolique est quant à elle signée Serge Gainsbourg.

Pour le reste, c’est au milieu d’une véritable machination, pratiquement inexplicable au départ, que se débat un immense acteur, jouant de tout son talent pour exprimer ce dont on ne se souvient pas quand on retrace ses souvenirs autour de Bernard Blier. Ici fragilisé par la paranoïa et la peur, bien réelle, que l’on attente à la vie de la seule personne pour qui il ait un quelconque sentiment depuis son veuvage dix plus tôt. Pourtant une partie de lui résiste, les barbouzes, jamais vraiment identifiés, ont toute latitude pour foutre sa routine en l’air, faire de sa petit existence tranquille un enfer sur Terre tout en lui intimant l’ordre de n’en souffler mot à quiconque. Et quand Cremer s’installe au plus près de son « suspect », c’est par des méthodes insidieuses et culpabilisatrices qu’il fouille, analyse, vole le passé d’un homme dépassé par un scénario qui tient de la science-fiction. Pourtant, rien n’était plus réel que la guerre froide, et ce combat sans relâche livré par deux ennemis implacables. Et inhumains.

Pas vraiment axé grand public, le film ne sera pas, malgré des qualités soulignées par la critique, un grand succès. Peut-être que le projet suivant, avec un trio de jeunes acteurs volontiers destroy, trouvera son public ?

Les mots-clés :

Quelques chroniques en vrac

swamp terror death metal france cd
sheriff punk rock français montpellier vinyle
odessa forsyth neame voight nazisme film
christicide black metal france cassette
death black metal australia