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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
L'improbable se produit à Flint, Michigan (une ville à usines) quand un groupe, d'abord sous le nom de GENOCIDE pour ensuite choisir celui plus intellectuel de REPULSION 1, commence à sévir.
Personne n'a jamais entendu quelqu'un jouer aussi vite, le futur blast beat portera bien son nom (cheap beat ? Argh! ) mais dans le coin pas grand monde ne comprend vraiment ce qu'il est en train de se passer. Certains des membres doivent aller jusqu’en Floride pour rencontrer quelqu'un à peu près sur la même longueur d'ondes, le pionnier de MANTAS / DEATH Chuck Shuldiner mais ce ne sera qu’un rapide aller-retour après incompatibilités.
De l'autre côté de l'océan, à Birmingham (une ville à usines) certains groupes sont eux aussi déjà entrés dans la course. NAPALM DEATH subit d'innombrables changements de line-up qui apportent chacun quelque chose au futur édifice de bruit intelligent mais en plus de leur influence du départ (en gros la frange la plus extrême du hardcore punk, par exemple les américains de SIEGE, eux-mêmes très influencés par les anglais de DISCHARGE et son génial D-beat entre autres), des liens, via l’omniprésent échange de cassettes, vont se créer avec des Américains.
Par exemple le char d’assaut - nommé d'après un morceau de MASTER - TERRORIZER (qui, ironie de l'histoire, sera gentiment phagocyté par deux groupes majeurs de la scène extrême, NAPALM DEATH et MORBID ANGEL) ou les furieux de BRUTAL TRUTH, formé quand Dan Lilker décide de s'intéresser à cette forme extrême de punk / metal après avoir donné beaucoup de son temps à un thrash qui a perdu la folie de ses débuts. On s’étonne un peu de la place microscopique accordée à CARCASS mais un tas d’autres apparaissent dont les fabuleux DISCORDANCE AXIS, ROTTEN SOUND, UNHOLY GRAVE, WARSORE, BLOOD DUSTER, AGATHOCLES, NASUM, HAEMORRHAGE, les labels (Earache surtout) et les festivals (Obscene Extreme) sont de la partie mais à peine survolés. En attendant, on ne s'expliquera jamais vraiment pourquoi on aime ANAL CUNT et pas DECHE CHARGE, fallait bien que des questions restent en suspend pas vrai ?
Outre l’histoire racontée par ses acteurs (on note quelques grands absents qui ont refusé de participer, « quel dommage » comme avait balancé un jour à un journaliste d’Arte un Lemmy hilare), le film rassemble au moyen d'un montage hyper efficace des animations super cool et surtout une foultitude de documents d'époque géniaux, au son destroy mais témoignant de l'attitude totalement passionnée de ces activistes presque tous encore en activité. Presque car certains sont tombés (R. I. P. Jesse Pintado, Seth Putnam - surprise, les témoignages des gens qui aimaient cet homme si controversé sont poignants - , Mieszko Talarczyk et les autres), d’autres ont renoncé quand beaucoup des têtes d'affiche se sont soudain retrouvés tout en bas du catalogue des labels dont ils avaient pourtant fait la « fortune », l’argent pourrit tout, même au plus profond de l’underground.
Ce film est le rêve absolu pour tout fan du genre le plus extrême de l'univers, racontant des rêves gâchés et des réussites surprise, on imagine que d’autres pourraient s’ajouter, particulièrement un au sujet de la branche CARCASS, le goregrind ayant toujours eu un sacré paquet d’adeptes.
Wait and see…
1 voir Répulsion de Roman Polanski (avec Catherine Deneuve, Ian Hendry…) 1965.
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