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Genre : carnage à la résidence macabre
Scénar : une porte dérobée et volontiers grinçante permet à un étrange personnage vêtu de noir de pénétrer furtivement dans la maison, cette clinique sinistre dirigée par le professeur Osterman semble être le lieu de villégiature de très jolies jeunes filles qui n'ont pas grand chose à fiche de plus que de jouer au croquet avec les infirmières. Une nouvelle pensionnaire cinglée et violente est sur la route, l'homme au volant est bien gentil (« prends ça comme des vacances, c'est une résidence, pas une clinique ») mais l’endroit s’apprête à vivre des évènements horribles, la diablesse ne va pas être déçue même si attention, les réfractaires au calme se voient infliger une grosse douche, rien de mieux pour calmer les ardeurs. Une infirmière est assassinée, puis c'est une patiente, puis une autre, tout ça sans que personne ne le remarque dans un premier temps. Puis c’est la panique quand on retrouve raisiné et macchabées dans tous les coins. Pire, le tueur semble encore dans les murs, motivé à mettre à bien la mission qu’il semble s’être fixée : massacrer le plus de monde possible sans la moindre des raisons, à moins que la déraison… En tout cas, il va falloir faire vite pour mettre la main sur le bourreau des cœurs…et du reste !
Évidemment avec une tel titre (auquel on préfère bien sûr l’original La bestia uccide a sangue freddo et même un autre en français plus explicite quant à son contenu très cru, Les Insatisfaites poupées érotiques - du docteur Hitchcock ou pas) et d’effrayantes notes de piano ponctuées de cris d'oiseaux nocturnes, difficile de ne pas s'attendre à un film placé du côté épouvante du prisme, la respiration haletante de ce personnage cagoulé et revêtu d'une cape noire se dirigeant vers un bâtiment pour le moins rébarbatif ne dit rien qui vaille, et encore moins ces mouvements de caméra étranges, comme calqués sur ceux du tueur, comme si la tête de cette maison ne suffisait pas à inspirer le trouble. Et il faut en voir l’intérieur et sa décoration plutôt morbide pour un lieu de soins quand, parmi les agoraphobes et les nymphomanes, on trouve aussi des suicidaires ! De la vieille pierre sur laquelle galopent des ombres, un décor et une ambiance gothiques renforcés par la présence d’une vierge de fer qui trône au milieu du salon, ainsi que des épées, des haches, des masses d’arme, autant dire qu'il n'y a qu'à se servir avant d'aller assassiner l'infortunée jolie jeune fille qui dort bien sûr nue à l'étage. Parce qu’on a bien sûr droit à un incroyable défilé de femmes superbes en tenue suggestive.
Et si au départ on ne devine qu’une petite touche d'érotisme avec par exemple la tenue d’Anna assez dingue qui précède largement celle de Mireille Darc dans Le Grand Blond avec une chaussure noire, ces « poupées » révèlent bientôt une multitude de fantasmes à satisfaire, et des scènes érotiques très, très explicites (parfois accompagnées d'une musique digne du genre, donc délicieusement pourrie, alors que la bande originale est remarquable par ses stridences). On soupçonne le tueur - à la respiration tout à fait ridicule - d’être un tantinet misogyne vu le sadisme (mais aussi le masochisme) et la sauvagerie qu’il déploie pour perpétrer ses crimes. Adepte des armes blanches comme tout massacreur du giallo et du futur slasher, le meurtrier opte pour le taillage en pièces, la décapitation, l’étranglement, le transperçage, avec tout ce qui lui tombe sous la main. Un film d'un grand classicisme et roublard (hop, un peu de remplissage avec des images du même film, ça coûte moins cher en procès) à ne pas mettre devant les jeunes yeux, un métrage parfois invraisemblable (ce tueur est invisible pour se balader comme il le fait) qui du coup ne casse pas beaucoup de briques à un canard mais reste supportable pour qui veut découvrir un film pas forcément connu, avec un Klaus Kinski discret et sobre, un vrai miracle en somme.
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