Chroniques DVD
29
Mar
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

franju brasseur vali film dvd

Genre : la chirurgie esthétique, c'est pas pour les chiens !


Scénar : la belle et sa deudeuche trimballent un corps, il finit à la baille… Quand on retrouve ce cadavre plus tard, c'est pour s'apercevoir qu'il est dépourvu de son visage. La police pense avoir enfin retrouvé la fille disparue du professeur Génessier, celui-ci confirme mais ce grand cynique ment : sa fille fut « seulement » défigurée dans un accident à cause de lui, il la maintient depuis cloîtrée dans ses murs, derrière un masque blanc. Il utilise sa secrétaire pour « recruter » des visages et rafistoler sa fille car il travaille sur le procédé d’ « hétérogreffe » et au bout d’un certain nombre de tentatives, il le sent, il touche au but. Ça tombe bien, l’assistante attire une nouvelle belle fille dans ses filets, ça va trancher chérie !


On prend parfois les mêmes et on recommence, Franju renoue ainsi avec la musique de Maurice Jarre mais aussi avec les acteurs Pierre Brasseur (ici assez inquiétant mais aussi touchant dans sa folle quête) et Edith Scob (troublante dans ses démêlés avec sa conscience) juste après son premier film l’année précédente La Tête contre les murs et convie également Claude Brasseur (qui en est encore à ses débuts) et des acteurs connus des amateurs de Jean-Pierre Mocky : Juliette Mayniel (Un couple) qu’il serait un crime de défigurer, Marcel Pérès (quasiment tous les premiers Mocky)…


Quel titre génial ! Adaptation (par un trio de choc Boileau-Narcejac-Sautet) d’une série noire que l’on dit parfois signée Frédéric Dard, Les Yeux sans visage est une rare incursion made in France dans les terres limitrophes de la science-fiction, du fantastique et de l'horreur à cette toute fin des années 50, ce qui fait du film une œuvre très influentielle : notez par exemple ce masque qui est une excellente trouvaille pour instaurer l'étrange (et bientôt la peur dans les prochaines générations du film d’épouvante comme Vendredi 13 ou Halloween par exemple) ou le peu d'indications spatio-temporelles pour accentuer le côté fantastique. Franju a su aussi insuffler une ambiance terrible à son film sans pour autant tomber dans le Grand-Guignol ou la boucherie, les scènes horrifiques (quasi-gore !) tiennent pourtant sacrément la route et le final empreint de poésie achèvera de convaincre que l’on a affaire à un grand film.


Jesus Franco s’inspirera clairement de ce film pour son L'Horrible docteur Orlof et ne le défigurera pas pour autant, créant à sa manière un autre chouette film.

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