La Chèvre de Francis Veber (avec Pierre Richard, Gérard Depardieu...) 1981

Genre : comédie de duo

Scénar : « Vous ne vous reposez jamais Perrin ? »… Il y a de quoi se poser la question tant l’homme cumule les preuves de malchance. Tenez, si on lui demande de choisir une chaise parmi les douze de la pièce, il choisira invariablement celle qui est cassée et se viandera immanquablement. C’est pourquoi il est choisi pour enquêter sur la disparition de la fille du richissime grand patron, affublée des mêmes soucis de poisse. Partie en vacances sous les tropiques, elle a en effet disparu et le détective Campana en perd lui-même son latin. L’enquêteur et le chat noir refont donc l’itinéraire, espérant que Perrin vivra les mêmes catastrophes que la fille et ainsi aidera à la ramener auprès de son père mort d’inquiétude. L’avalanche de catastrophes va bien sûr être éprouvante pour Campana qui était loin de s’y attendre après avoir joué le sceptique un premier temps.  

Francis Veber retrouve Vladimir Cosma (merci pour la flûte de pan qui signale le kidnappeur, on est fan !) et Pierre Richard après Le Jouet ¹ et leur adjoint le massif Gérard Dépardieu pour un comédie à duo typiquement française dans la lignée de L’Emmerdeur (dont Veber, au passage, signa le scénario en 1973). Se déroulant cette fois dans les paysages semi paradisiaques du Mexique, La Chèvre donne à cet excellent tandem toute latitude à faire se bidonner le spectateur, par exemple avec des dialogues absolument imparables comme souvent chez Veber, mais aussi grâce à des seconds rôles à bonne bouille comme André Valardy, Robert Dalban, Michel Fortin (fallait pas lui piquer son chariot !) ou Michel Robin.

Ce film est une longue suite de scènes mythiques qui confine au classique de la comédie française : la chaise donc, mais aussi le « Vous avez de la chance » à l’aéroport, les coups de tronche de Depardieu et sa façon toute personnelle de se faire inviter à entrer en attrapant les narines, les sables mouvants, la guêpe… On cumule ici une dose de drôlerie rarement atteinte, il est complètement impossible de résister à ce genre de films, d’autant qu’il est un des premiers à cartonner au point qu’il lancera la mode du buddy movie à la française : Les Compères, Les Fugitifs, Le Dîner de cons ou Tais-toi ! suivront chez Véber mais aussi dans un autre style viendront Les Ripoux, Les Frères Pétard, Les Spécialistes ou bien plus tard Le Boulet et tenteront tous de reprendre le flambeau… Peine perdue !