Chroniques DVD
15
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

louis de funès oury rabbi jacob

Genre : comédie œcuménique

Scénar : Rabbi Jacob part pour Paris trente ans après sa dernière visite. Pendant ce temps, l’irascible et xénophobe homme d’affaires Victor Pivert, « catholique comme tout le monde », apprend que son chauffeur est juif, s’engueule avec puis vire Salomon qui refuse de travailler le jour du Shabbat. Au même moment, après une course poursuite dans Paris, le patibulaire Farès capture Slimane, leader de l’opposition d’un pays du Tiers-Monde. Le hasard amène Pivert à délivrer Slimane in extremis, il se débrouille même pour tenir tête aux assassins mais les deux fuyards se retrouvent avec les flics au cul. Et dire que c'est le même jour que Pivert doit marier sa fille ! Un concours de circonstances aidant, Pivert et Slimane se retrouvent à devoir prendre la place de Jacob et de son assistant : un arabe et un raciste déguisés en juifs, voilà de quoi interpeller, d'autant qu'aucun des deux ne parle hébreu ni ne connaît la liturgie judaïque. Bien sûr, ils vont se retrouver confondus par le comité d’accueil de Jacob (dont Salomon et sa famille) sans savoir que Jacob est une très grande personnalité très attendue par ses fidèles. Et avec tout ça, les invités poireautent devant la très catholique église qui doit recevoir le mariage. Y'a des jours on devrait rester coucher. Oui, surtout si c'est un samedi.

Une des musiques de film les plus marquantes des années 1970 en France retentit, Vladimir Cosma a encore brillé, et nous voilà partis pour une nouvelle collaboration entre Gérard Oury et Louis de Funès, la sixième et dernière (après Le Crime ne paie pas - où l’acteur ne fait que passer - , Le Corniaud, La Grande vadrouille, Le Cerveau et La Folie des grandeurs) et encore un immense succès où tout est prévu pour semble-t-il : festival de l'accent contrefait, de stéréotypes pas forcément méchants (maghrébins frisés et moustachus, juifs tous en noir, cathos coincés du fion, etc.), de bévues et de quiproquos qui occasionnent parfois un suspense façon espionnage. Beaucoup d’action au programme, pas trop de simagrées vues et revues et surtout une belle dose de bons sentiments œcuméniques (et puis les images, méconnues du public, des célébrations juives et même un petit tour à Brooklyn pour le folklore). Louis de Funès développe une énergie incroyable (avec toujours un peu de sobriété dans son jeu), l’homme est hilarant quand il mime l’oiseau qui porte son nom, impressionne lors d’une danse très physique pour son âge, intrigue quand on s’aperçoit que le poil ne lui va pas si mal. Mais si son jeu est si marquant, il faut dire qu'il est bien entouré.

Défilent ainsi au générique le grand Henri Guybet, Claude Piéplu, splendide dans le rôle du commissaire divisionnaire Andreani, flic borné mais chic, les éternels Dominique Zardi et Paul Mercey mais aussi un Gérard Darmon dans un de ses tout premiers rôles et Miou-Miou qui crèvera l'écran l'année suivante dans Les Valseuses. C'est aussi l'heure de la résurrection de quelques anciens comme Suzy Delair (en femme super jalouse et gueularde, dentiste brutale !) et Marcel Dalio. Tout n’est pas forcément génial là-dedans, par exemple un certain nombre de gags lourdauds (les mecs qui portent à bout de bras le taxi coincé dans les bouchons, LDF tout noir à cause d’un pot d’échappement qui pète…) mais on rigole toujours en le voyant pour la centième fois grâce aux multiples rediffusions plusieurs fois par an. Certaines scènes sont juste cultissimes : les cabrioles en voiture, la cuve de chewing-gum (les acteurs ont dû « s’amuser » avec ce slime vert et glissant qui transforme au fur et à mesure De Funès en une sorte de créature du marais qui avec l’ajout de bonbons préfigure presque l’extraterrestre de La Soupe aux choux !), les grimaces aux flics, la danse dans la rue… Pas le meilleur De Funès mais encore un classique.

Au fait, pendant qu'on y pense, au niveau politique, deux choses sont à ajouter : quand quelqu'un cite « Le pouvoir est au bout du fusil », Pivert croit reconnaître un citation de Mao, Yves Montand aurait-il laissé des traces après La Folie des grandeurs ? Et sinon, face à la grève, les patrons et les gouvernants utilisent toujours la même méthode quarante ans plus tard : « Vous faites comme d’habitude : vous promettez tout, je ne donne rien » !

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