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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : le cave se rebiffe pas
Scénar : Georges Villard s'en va une fois de plus à la bourre au travail mais il a la chance de travailler dans une bonne ambiance, même si c'est dans une banque et que le directeur l’a à l'oeil. « On crève la faim à compter l'argent des autres » : ce travail commence à lasser ce jeune aux poches trouées qui vit un peu au-dessus de ses moyens.mais quand il fait la rencontre d'un homme, Steve, qui lui est très sympathique et avec qui ils passent des siècles à discuter, il en délaisse même sa petite amie qui commence à ressentir de la jalousie et leur travail s'en ressent. Il multiplie pourtant les sorties avec l’étrange Monsieur Steve bien que Villard soit gêné que son ami paye tout. Un soir, Steve est embarqué par les flics, il laisse ses clés et ses papiers à Georges qui devra passer les rendre à sa femme Florence. Il ne manque pas d'être troublé par cette belle dame qui du reste l'accueille fort bien, le séduit même au point qu'il en omet de mentionner sa petite amie. Ils sont surpris le lendemain matin par un certain Denis qui les prend en photo et le fout dehors. Il arrive en retard au boulot, prend un savon, se fait lourder par sa petite amie, la compagnie de Steve death-y-dément ne lui porte pas bonheur. Bientôt, Denis lui apporte la photo et menace : on lui impose d’aider pour un hold-up à sa banque. Pris au piège, il se retrouve face à sa conscience.
« Ah c'est un film policier, le châtiment du coupable est toujours compris dans le prix des places » badine le personnage principal de l’histoire. En attendant, c’est ni plus ni moins que Frédéric Dard qui œuvre au dialogue et à l'adaptation du roman de son ami suisse Marcel Prêtre (et a priori un de ses multiples prête-nom) intitulé à sa sortie en 1956 La Revanche des Médiocres. Raymond Bailly travaille dans le cinéma depuis les lendemains immédiats de la Libération et œuvre d’abord comme assistant réalisateur auprès d’André Berthomieu pour nombre de longs métrages mais aussi d’André Cayatte et Georges Lacombe. Il se lance en 1957 avec ce film dans une carrière de réalisateur qui ne marquera pas franchement l’histoire du cinéma hexagonal car après son troisième film il rejoindra la télévision. Pour ne rien cacher à nos augustes lecteurs, l’argument principal pour nous de parler de ce film est dû à la présence à l’affiche, sans vouloir offenser le moins du monde Jeanne Moreau, d’un jeune comédien à l’imposante carrure qui a déjà une façon de se déplacer et de parler tout fait personnelles. Face à un insupportable couple de pipelettes (dont un très beau jeune homme, Philippe Lemaire, étonnamment oublié) se dresse dans un rôle secondaire Lino Ventura, qui la même année creva l’écran aux côtés de Jean Gabin dans Le Rouge est mis.
Le rôle de l’homme de main brutal et inquiétant lui va comme un gant, et il n’est pas loin d’éclipser complètement son patron Armand Mestral, autre acteur un peu oublié malgré, comme pour les autres, par exemple le toujours sympathique Robert Rollis une longue carrière face à la caméra. Mais si deux personnages sortent du lot, ce sont ceux de Paulette Simonin (Thérèse la soubrette) et Jacques Varennes (Arthur le majordome, qui a sans doute dû influencer Robert Dalban avant de jouer le même type de personnage dans Les Tontons flingueurs) qui sont très drôles quand ils discutent des armes comme d’autres discuteraient couture ou mots fléchés. On n’a jamais vraiment été baba devant le jeu de Jeanne Moreau mais son interprétation est sans faille quand il s’agit de jouer le trouble qui fait perdre la raison à un jeune crétin déjà pas très doué pour se montrer mature. Là où on se pâme, comme toujours, c’est quand défilent des images d’époque de notre ville d’adoption Le Havre, elles sont toujours les bienvenues, particulièrement parce qu’en 1957 les constructions typiques post-bombardements étaient encore presque neuves ou en cours et c’est toujours un très grand plaisir d’essayer de situer les scènes et les bâtiments d’après nos innombrables balades dans les rues de Little Bob City. LH, c’est le Paradis, à bientôt !
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