Chroniques DVD
10
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

comédie guerre clint eastwood sutherland savalas film

Genre : les salopards, douze ou pas, anticipent Il était une fois la révolution…ou presque !

Scénar : pendant la seconde guerre mondiale, dans les Ardennes, le boxon règne tellement sur la circulation des armées que des soldats américains et leur prisonnier sont subrepticement coincés dans un bouchon allemand mais Kelly le baroudeur a le pied lourd sur l'accélérateur quand il le faut. Quand plus tard, après quelques bouteilles de cognac, l'officier du renseignement militaire allemand évoque un certain chargement énorme de lingots d'or, là les soldats crevés ne regimbent pas devant un peu d'action : quatorze mille barres d'or croupiraient dans une banque, n’attendant que d’être cueillies par le plus rusé ! Kelly s’entoure (il faut bien, « la banque est aux mains des schleuhs ») d’un intendant très porté sur les cours de la bourse et d’un tankiste fou (Oddball) dont les équipages vivent dans un véritable camp de bédouins. Big Joe, le sergent désespéré d'être bombardé par les siens finit par se laisser embarquer quand il s’aperçoit que le bien de ses hommes ne leur importe plus à eux-même, fièvre de l’or oblige… Mais dans une chasse au trésor, plus on est de fous et moins il y a de riz, tout le monde y trouvera-t-il son compte sur un chemin heavy-demment semé d'embûches ?

Deux ans après Where Eagles Dare 1, Clint fait de nouveau la guerre avec une quantité monstre de matériel militaire sous le joug de Brian G. Hutton, mais cette fois-ci bien moins sérieusement dans l’esprit, le générique pop rock un peu étrange annonce le côté « comédie » du film car, youpi, à la manière des Douze salopards, M.A.S.H. ou le futur et plus sombre Croix de fer  2, on égratigne ici volontiers la hiérarchie, le patriotisme, la morale, bref tout ce qui fait de leur pays le pays le plus chiant du monde quand il s'agit de faire dans le discours scénaristique. Et pour le coup, c'est un casting tout à fait génial qui est mis au service de la subversion : un Eastwood minéral à souhait, calculateur d’une indiscipline notoire sur le point de se faire dépasser, Donald Sutherland excellent en fou furieux pré-hippie allergique aux « ondes négatives » dont les hommes logent comme des bédouins dans un village de toile. Là où l'on bouleverse notre vision du commando, c'est quand on comprend que c'est Telly Savalas qui incarne ici l’honnête homme parmi les ceintures noires de roublardise, un sergent si dévoué à ses hommes que leur plaisir à eux et au passage à lui-même, semble être le seul sujet qui l’intéresse : « où est le meilleur hôtel ? Où sont les filles ? »… Et l’histoire est mise en musique par Lalo Schifrin, achtung tans les chaumièreuh !

Tourné en Yougoslavie pour des Ardennes très méditerranéennes, De l'or pour les braves est un film de guerre qui ne l'est pas vraiment, un très bon divertissement en tout cas malgré deux heures trente de longueur, particulièrement grâce à cette dérision cool qui bousculent les stratèges ( « C'est pour ça qu'on paye des impôts, c'est pour se faire bombarder par nos propres avions ?! »), les officiers (ah il est beau le général en robe de chambre rouge à galons, la classe en toutes circonstances pour les glandus des bureaux quand ils ne chouvarent pas carrément…des yachts !!!) ; et de la dérision à l’autodérision il n’y a qu’un pas, ce clin d'œil western avec cette musique pseudo-morriconienne et sa pose « duel » en fin de film vaut le détour ! Les amateurs seront ravis par les scènes de guerre, on a la dose d'explosions, de bombardements, les combat de chars et la destruction de décors qui va avec sont crédibles, tout comme les mines qui explosent sous les pieds, hyper réalistes. Hourra aussi pour, tels les hélicos d'Apocalypse Now avec Wagner, les chars qui tirent en musique, cette fois-ci de la country ! Pour le reste, on lit une histoire délicieusement invraisemblable où la moralité en prend un bon coup derrière les oreilles, ça change des classiques placés dans le même périmè!te comme Bastogne.

1 voir Quand les aigles attaquent de Brian G. Hutton (avec Richard Burton, Clint Eastwood, Mary Ure, Patrick Wymark, Michael Hordern, Donald Houston, Peter Barkworth, William Squire, Robert Beatty, Brook Williams...) 1968

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