Chroniques DVD
10
Avr
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : pas ce que vous croyez

Scénar : alors que puisqu'on ne lit pas à table, elle est censée poser son livre de « géométrie », Twinky se fait balancer à son père par son frère car elle dévore en fait un roman érotique, pour ne pas dire pire… C’est vrai, à seize ans, Twinky semble « grandir peut-être un peu trop vite », elle rêve déjà d’un amant adulte, pour ne pas dire âgé. Et la vérité, c’est que c’est déjà le cas. Elle est amoureuse et maîtresse d'un américain, Scott Wardman, qui a le double de son âge et qui se révèle être aussi l'auteur des fameux livres, on frise logiquement l’apoplexie paternelle ! Le scandale n'est pas sans provoquer des remous dans la famille puis des policiers se présentent chez Scott pour lui annoncer que son visa n'est plus valable et qu'il a vingt-quatre heures pour quitter le Royaume-Uni. Et rentrer chez lui. Puisque c’est comme ça, les deux tourtereaux partent se marier à Glasgow après une rencontre glaciale avec la famille. Les nouveaux époux décollent ensuite pour New York où là-bas aussi leur différence d'âge bouleverse tout le monde, particulièrement Belle-Maman. Sans compter que la loi américaine dit que Twinky doit aller à l'école jusqu'à ses dix-huit ans. Entre autres vicissitudes quotidiennes, les deux êtres vont commencer à rencontrer des problèmes d'intérêts qu’une écolière et un écrivain n’ont pas vraiment en commun… L’amour finit-il vraiment toujours par triompher ?

Parce que certains fumiers ont largement piétiné les limites de la conscience et de la bienséance vis-à-vis de la fréquentation de personnes beaucoup plus jeunes, il n'est pas pour autant interdit d’imaginer un véritable amour entre deux personnes de deux mondes différents, la fin de l'adolescence et l'âge adulte. C'est ce que fait le scénario que Charles Bronson, soudain fatigué de tomber de cheval sans arrêt dans les westerns (Il était une fois dans l'Ouest de Sergio Leone venait de sortir…), fait passer à Richard Donner (avec qui il a déjà tourné pour X-15 en 1961). Le hasard fait que le scénariste Norman Thaddeus Vane semble s'être inspiré de certains éléments de sa vie, puis quand Charles Bronson prendra à son tour connaissance du script, il lui trouvera aussi des ressemblances avec une petite période de sa propre vie entre deux mariages. Et, death-y-dément pas contre de varier à l’extrême les climats de ses films, Richard Donner accepte de tourner la chose, et convoque pour le coup la fine fleur du cinéma britannique (le film sera tourné à New York, Glasgow mais aussi bien sûr à Londres), dommage que l’on en tire pas plus parti, Honor Blackman (Pussy Galooooore) est réduite à une mère cruche et gaffeuse, Trevor Howard quant à lui n’a pas été gâté avec le pépé vicieux, personne ne sort malheureusement du lot dans cet inhabituel jeu de duettistes.

Là où il y a surprise dans cette œuvrette, c’est le professionnalisme de Charles Bronson qui réussit à être crédible dans le rôle de ce personnage aux antipodes de ceux qu'il interprète habituellement : doux, patient et amoureux ; à sa place, on aurait plusieurs fois jeté cette fille par la fenêtre au bout de deux minutes, surtout en cas de besoin d'écrire comme c'est son cas. Car Twinky, comme beaucoup de filles de son âge, est une catastrophe ambulante causant toujours plus de souci avec sa langue bien pendue et son exubérance de jolie jeune fille enjouée et innocente se révèle tout de même souvent très agaçante mais pas autant que le travail de l'image très bizarre, ça virevolte, ça gigote, pour simuler l’électron libre ? Une parade nuptiale ? L’énergie de l’époque ? Cette comédie guillerette, aussi pudique que minijupocentrée, très musicale aussi, tourne pourtant autour d’un sujet assez grave (les émois des jeunes filles déterminées face à la vision étriquée de la société, remise en cause par la révolution sexuelle de ces années-là), est malheureusement un film très inégal dont on ne peut par contre pas dire que c'est un mauvais film. On ne peut pas dire non plus qu'il nous passionne, à vous de juger ! Question tout de même : un film tel que celui-ci ne déclencherait-il pas une tempête médiatique quand l’autocensure et la peur de la suspicion sont les deux menottes de la création ?

P. S. : à propos des titres, on a vu le film en anglais qui portait le titre Twinky, les français avaient choisi le tout moisi L'Ange et le démon, les américains, sûrement pour titiller les fans du Lolita de Stanley Kubrick, celui de Lola. On est juste resté sur le meilleur, le plus simple, voilà.

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