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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : fourre-tout dans la jungle
Scénar : en Colombie, un groupe de guerriers menés par un blanc massacre des trafiquants de drogue et se barre avec la poudre pour la livrer à un autre blanc qui surveille tranquillement d’un hydravion. Venant du même pays, une jeune femme arrive avec son bébé aux États-Unis où la douane aurait dû la fouiller mieux que ça puisque l’enfant est en plastoc, bourré de drogue. Devant la maison où elle et son complice se rendent, deux journalistes sont en planque, attendant le scoop qui fera de Mark Ludman, caméraman qui vient de se faire remarquer avec un court-métrage et de Fran Hudson, enquêtrice sans scrupules (« Je suis journaliste, je n'ai pas les moyens d'être émotive ») des gens de télévision reconnus. Fran appelle les flics puis fonce surprendre les dealers mais ils arrivent trop tard : tous ont été assassinés. Cela ne les empêche pas de tourner quelques images sordides dans le seul but d’informer, cela va de soi. La piste va mener nos incorruptibles reporters vers Brian Horn, ancien béret vert passé un temps chez Jim Jones, et la jungle sud-américaine. Dans le but d’interviewer Horn, Fran et Mark dégotent un pilote et se rendent sur des lieux d’où beaucoup voudraient s’enfuir, tel le fils de leur patron, retenu prisonnier depuis un certain temps…
Terminé la honte suite aux procès qu’on lui a intentés après la fiesta cannibale 1, Ruggero Deodato signe ce film de son nom, un point c’est marre. Et puisque c’est comme ça, ce film d’aventure, joyeusement intitulé Cut and Run par les amères-loques, contiendra une bonne dose d’horreur visuelle (sans pour autant, merci, faire massacrer le quota d’animaux exotiques qui fut de coutume jadis). Comme souvent, ce film, prévu à la base pour Wes Craven, tient par l’interprétation hallucinée des acteurs aux tronches les plus incroyables, en tête l’ineffable Michael Berryman, le Kinder le plus méchant de l'univers, qui se livre à des attaques d’une sauvagerie sans nom, particulièrement pour la gent féminine (clouée au sol, violée puis décapitée alors que les hommes sont « simplement » atteints de fléchettes empoisonnées ou défoncés à coups de pète-crâne puis jetés aux crocos curieusement toujours affamés). L’acteur de La Colline a des yeux (dont la suite sort justement en cette même année 1985 en Europe) n’est pas seul à bord de la pirogue, Richard Lynch est toujours abonné aux rôles de gentil garçon et des valeurs sûres comme Gabriele Tinti et John Steiner sont aussi de la partie. Et pour un peu de beauté chez les brutes, citons Lisa Blount et Valentina Forte.
« Essayez de ramasser de quoi manger, je vais voir si je peux trouver une arme », on n’échappe heavy-demment pas aux clichés habituels : la bande originale (pourtant signée Claudio Simonetti !) 100 % clavier sans grand relief, un scénario pas toujours futé (où trempa entre autres Dardano Sacchetti) moins vide que beaucoup malgré du n'importe quoi total en série, la pointe d'« érotisme » beurk (pauvre Anna…) et même, zeu teutch, un faux Huggy les bons tuyaux. Il y a tout de même de bons côtés aussi, des très jolies vues d’un C-47 / DC 3 (immatriculé RUT, huhuhu) volant le long des cascades aux éruptions gore ici et là (ça, c’est de l’écartèlement !) en passant par les choucroutes improbables des meufs de la télé, hilarantes. Alors, on surfe certes sur Jim Jones et Guyana, on massacre souvent à la mitraillette tout un tas de gens (dont la majorité le mérite, et toc !) mais malheureusement pas l'autre crétin avec son T-shirt Mickey, on peut se demander si le costumier n’exerçait pas une vengeance personnelle mais bon, passons, on ne s’ennuie pas trop lors du visionnage, on note même une sorte d’apitoiement sur le sort des prisonniers de la jungle, quelque chose dont on n’a pas l’habitude de causer chez Deodato, avant qu'un climat plus « adéquat » se réinstalle.
La phrase (énigmatique) du film : « Mark, tu trouves pas que ça sent la pizza par ici ? »
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