Chroniques romans
21
Sep
2009

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

[Publié à l’origine sur Dead Fucking Church M’Aaagh # 9]

De l'usage judicieux d'un patriotisme aveugle et économiquement rentable. C'est le sous-titre. Et un avis de cisaillage. Parce qu'ici les gradés, les théoriciens planqués de l'arrière, la haute bourgeoisie sont envoyés dos au même mur, douze dragées dans le buffet qu'ils méritent tous autant qu'ils sont ! Les destins se croisent avec pour point de distorsion la guerre. La Grande. En 14, les tranchées rendent les hommes fous, l'incessant matraquage des nerfs par la mitraille ennemie, mais aussi par les officiers supérieurs qui à leur niveau aussi coulent des bielles et envoient au carton des pions sans valeurs, si c'est comme ça que l'on peut envisager les vies, les hommes... Pour se faire mousser, certains n'hésitent pas à sacrifier inutilement la chair à canon de toute façon condamnée, pour se venger, d'autres n'hésitent pas à aller au bout, qui de l'acharnement, qui de la folie. Joseph de Saint-Furchac ne s'est pas toujours appelé comme ça. Quand il n'était que Joseph Rebiffe il perdit ses jambes, la douleur lui fit choisir comme responsable Lucien Paulet. Lui, Lucien, a vu ses compagnons décimés à cause du pétage de boulard du lieutenant Hauvinet. Son passé d'anarchiste et sa soif de vengeance le poussent à retrouver Hauvinet qui maintenant, planqué comme tous ceux qui manipulent les petits (soldats mais aussi ouvriers), travaille...chez Saint-Furchac. Ce clash inattendu par les uns et les autres fera des étincelles non sans précipiter des vies déjà gravement abimées dans le chaos.

Frédéric Paulin est un conteur étonnant et ce roman, le premier (!) est d'une étonnante maturité et de très belle facture si on met de côté le fait que celui qui a « oublié » la relecture mériterait mon 47 coqué droit sur le coccyx. Oui, comme tu l'imagines, ça doit faire mal. On sent que le Voyage de Céline, Aymé et les récits de guerre (Dorgelès, Drieu ?) ont eu une influence sur la façon d'écrire et de mener des dialogues entre poésie et truculence. A lire absolument le second roman de cet homme chroniqué sur ce site et qui met en scène comme une descendance de ce brûlot, La Dignité des psychopathes chez Alphée

 

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