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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Quand certains s’attribuent soudain des surnoms loufoques,
d'autres comme ces trois jeunes hommes excentriques français stationnés à Rome s’emparent des prénoms de Tibère, Claude et Néron, ceux d’empereurs romains au destin tumultueux. Le père de Claude annonce qu’il arrive incessamment because découverte d'un dessin de Michel-Ange mystérieusement apparu sur le marché, l’homme soupçonne qu’il ait été glissé hors de la bibliothèque vaticane. On n'en saura pas plus de l'histoire car on le retrouve mort dans les rues aux abords du palais Farnèse après qu’on lui a administré la ciguë. Le frère de la victime est ministre et ordonne que l'affaire soit étouffée au plus vite afin d'éviter d'être éclaboussé. Il charge de cette mission le juriste Richard Valence mais les italiens agacés par cette intrusion risquent d'être difficiles à manœuvrer. Et puis, drôles de garçons que ces trois étudiants qui fréquentent rien moins qu'un évêque ayant à charge la jeune Gabriella qui complète la bande. Comme l’écclésiastique tient à protéger « ses » empereurs, il offre une piste à Valence qui lui n’a pas manqué d’en flairer d’autres.
Écrit en 1987 dans la foulée de Les Jeux de l'amour et de la mort (et on serait bien curieux de lire le second de la même année qui n'a jamais été publié, L’École du crime), Ceux qui vont mourir te saluent offre la fluidité d'un langage extrêmement châtié et désormais redoutable - malgré l'affection que l’on porte à son prédécesseur qui avait déjà quelque chose de particulier - mais aussi des personnages qui sont ici encore plus profonds, l'histoire plus sombre et alambiquée pour le plus grand bonheur des esprits retors ; de quoi en faire, peu importe son âge, un incunable perso puisque c’est le deuxième que l’on a lu de Fred Vargas, après Debout les morts. Voilà une curieuse histoire où plusieurs des protagonistes prouvent encore que le monde est petit, que l'amour est immense et la saloperie proportionnelle. C'est noir, c'est palpitant, c'est romantique et incroyablement séduisant, peut-être à cause de cette sorte de mélancolie de filigrane quand il s’agit de se séparer d’un personnage, voire de tous quand on arrive au bout de cette enquête à pistes multiples.
C’est devenu un tag, #fredjetaime, et ça fait longtemps. Et ça dure, sans dispute, depuis plus de quinze ans.
189 pages
ISBN : 2290309923
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