Chroniques romans
27
Mar
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

robert bloch psychose roman livre hitchcock

Chouette illustration de Jean Alessandrini !!

Le grassouillet Norman Bates ne trouve la sécurité que dans le cocon où il vit depuis quarante ans, entouré des objets qui appartiennent à sa mère tyrannique qui passe son temps à vitupérer. Norman déteste devoir s'occuper du motel attenant qui porte son nom, où d'ailleurs se présente ce soir pluvieux une voiture : Mary a beaucoup roulé, s'est un peu paumé sur la route et vient de commettre un larcin pas si menu, pour elle qui a fait vivre sa famille pendant des années, pour lui qui rembourse les dettes de son père avant de pouvoir sortir la tête de l'eau, 40000 dollars ne devraient pas traîner sur une table et pour la vie qu'elle imagine avec son futur fiancé qui ne se doute de rien, la somme suffira bien. Le binoclard qui vient l'accueillir ne l'effraie même pas. Plutôt gauche et timide, il l'invite à manger à la maison qui semble n'avoir pas été modifiée une fois depuis des décennies mais ce garçon sérieux qui l'habite surprend la jeune fille par sa manie à tout ramener à sa mère qui multiplie les interdictions : Norman n'a pas le droit de fumer, de boire de l'alcool ou de chasser et quand elle lui dit qu'il pourrait s'en affranchir et faire un peu ce qu'il veut, peut-être même la faire interner quelque part, il s'emporte, elle trouve alors que le moment est bien choisi de rentrer à sa chambre et s'il s'excuse d'avoir montré une véhémence qui surprendrait n'importe qui, ce n'est pas la peur qui la tuera durant la même nuit. Une semaine plus tard, la sœur de Mary, Lina, se met à sa recherche. Quand elle arrive chez l'amoureux de sa sœur, il la prend pour elle et l’embrasse ! Passée la confusion, ils s'aperçoivent tous deux que Mary a bel et bien disparu et ils ne sont pas les seuls : un enquêteur pour une compagnie d'assurances cherche à savoir où sont passés 40000 mystérieux dollars…

Ouaip, Robert Bloch sait y faire pour détourner le lecteur de ses pensées en évoquant les livres, la musique, des personnages locaux, pour ensuite le replonger dans le suspense, il y a la polyphonie entre les pensées de Norman et le récit des protagonistes qui se livrent à un véritable match tout à fait intéressant qui en s’épluchant comme un oignon révèle le modèle des tueurs suivants qui défraieront bientôt la chronique (Ed Gein est déjà une influence majeure dans l’écriture du roman, comme elle sera pour d’autres classiques de l’horreur de Massacre à la tronçonneuse au Silence des agneaux en passant par Deranged ou Maniac : voyeurisme, schizophrénie, attrait pour le macabre et l'occultisme, accès de violence incontrôlable, intelligence à géométrie variable, penchants auto-destructeurs, le tueur en série est dans la place et le récit est surtout réussi à cause d’un découpage purement cinématographique, il inspirera sûrement Alfred Hitchcock dans son adaptation plutôt fidèle l’année suivante (sans parler de tous les autres ensuite, puisque de multiples suites et autres détours ont envahi depuis les écrans de toutes les tailles). On a affaire à un véritable classique d’une nouvelle espèce de roman policier qui frise l’horreur et même assez régulièrement le fantastique tout en restant très terre-à-terre, voire même clinique.

247 pages

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