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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
[Introduction agacée, spécialité de la maison, 2,99 € la part]
Bon il sera dit que je ne pourrai pas lire, la faute à des exemples-type de cadres pas dynamiques qui, posés moules-rocher sur des chaises de mon bar personnel, ne peuvent déjà s'empêcher de débiner les bourgades que ces messieurs-dames ont traversées avant d'atterrir à soixante centimètres de ma table personnelle. Celle qui, comme le siège de bus au-dessus des roues, m’est stratégiquement la plus moins insupportable car sous la télé que du coup on ne voit pas, hosanna au plus haut des cieux, se trouve l'angle qui permet de voir entrer et sortir absolument tout le monde.
« Tiens, au fait, vous avez des nouvelles de Jean-Patrick ? », ces gens ne peuvent se mettre au taf tant que l'homme, sûrement un chef de service, n’a pas raccroché son téléphone auquel il parle d'une voix de conspirateur (mais assez fort pour qu'on entende qu'il est toujours en ligne, au travail quoi). L’avantage des réunions au café, on est quand même payé à l’heure, c'est que la caricature du fonctionnaire en déplacement se démerde toujours pour lambiner un maximum, un rendez-vous à 8h30 ne commence par exemple pas avant l'heure suivante. « Il paraît qu'il y a un nouveau variant », du coup les sujets rémunérateurs abondent, « Ma femme de ménage l’a attrapé… Elle n'était pas vaccinée » (sourires entendus, réprobateurs) et le plus « drôle » c'est que le temps que va durer la rencontre est l'objet de débats-souvenirs, c'est toujours ça de discuter pour l'osmose et l'efficacité dans le projet (et puis bien sûr le temps passe). « Tiens je vais aller payer » : ce patron formateur est death-y-dément formidable, au hasard personne n'avait pensé à cette énième virgule dans le paragraphe.
Fab tu écris tellement vite que je n'ai déjà pas le temps de suivre ta bibliographie que cette horde molle ne m'aide pas à finir Broadway avant d'entamer Samouraï, à moins que le roman photo… Rhâ !
« Peut-être qu’on devrait y aller » est une façon de reculer un peu le pas vers l'avant mais soudain ça y est, d'un coup comme un vol de flamants roses alourdi de tablettes et de blocs-notes noircis d'inepties, le troupeau racle bruyamment le sol de ses chaises que l'on ne soulève plus pour éviter l'horrible stridence, bordel Fab, je reviens Barrio de la Bocca, la voie est libre, enfin presque (« Y a qu’ici qu'on voit un type venir boire son café en tracteur ») et puis en tracteur, Buenos Aires, est-ce bien raisonnable à mon âge d'autant que la maison de retraite revient sur le tapis, cette fois les locaux confirment qu’ils ont reconnu les lamantins de passage, il faut que je me tire, c’est juste dommage, avec une banquette fixée au sol, personne ne remarquera que moi aussi je peux me tirer à grands bruits, de toute façon personne ne m’entend jamais arriver, quand on a un physique de brontosaure et la sûreté de soi d’un souriceau, on se faufile, et on retourne vers la boîte aux lettres.
Car quand on commence à te les râper par courrier stressogène avec des histoires de cinquantenaire alors que tu n’en a en fait que quarante-six, il faut se méfier, tu n’as pas pu te rendre compte mais la variété française continue de passer à la radio sans que l’on ait plus envie de la foutre en l'air, ton gamin commence à dessiner les profs en train d'effectuer la bête à deux dos, les amis t'invitent à partir en vacances (non mais quelle horreur, laissez-nous tranquilles, on n’est pas fait pour vivre en meute, allez mourir !), non mais des fois, l’ont-ils reçu eux, la fameuse enveloppe ? Savent-ils le désarroi du condamné par erreur ? Le temps venu de la dernière cigarette, clou de cercueil si bien nommé ? Où va-t-on ? Comme souvent avec les personnages de Fabrice, Axel donne l'impression qu'il travaille chez Figurec tant sa vie semble se vivre sans lui (un peu comme la nôtre, on ne dira jamais assez combien on se reconnaît une certaine communauté d’esprit dans les livres de notre ami bédaricien) à qui on voudrait d’ailleurs demander… Au fait Fab, du 12 au 19, c'est mort alors ?
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