Chroniques concerts
12
Sep
2022
pyrenean metal concert live report heavy

Si la mouche à merde n'a pas réussi à ramener le Nécronomicon, les fourmis elles ont réussi à faire se déplacer les humanoïdes qui comptaient tranquillement manger un sandwich au pied des amandiers du fort de Salses, tsss !

Et puis de toute façon, comme une sorte de farce traditionnelle, on se retrouve toujours avec quelques minutes de retard sur l'horaire, chaque année c'est pareil, tu peux prévoir de partir un peu plus tôt, tu peux faire ce que tu veux, il y a toujours un bâton dans la roue…mais il en faut plus pour nous faire renoncer à prendre la route. Heavy Metal is the Law, « tas d’punaises est-ce que c’est bien clair ?! »

De plus, quand on arrive sur le terrain on se retrouve avec tous les potes qu'on est ravi de revoir, un peu comme le zoo du Lunaret mais version patchée quoi, l’éclipse COVID ayant été un sacré merdier pour qui voulait garder le contact avec quelqu'un d'autre, en tout cas c'est notre cas, donc salut et merci pour ces petits moments de bonheur étrange à Darquos, Laurent, Guix, Chris Moyen, Phil, Luc, Vinss, Nikrass, Deinos, Thomas, Seb, mais aussi les limousins Véronique et Jean-Philippe (c'est ça au moins ?), les sauveurs pour une grande carcasse qui se pliait de douleur et on n’oublie pas Anaïs, le pilote de rêve par excellence, mézossi la compagne de votre non-serviteur.

Par expérience on se méfie toujours des changements de dernière minute mais, franchement, avec l'arrivée sur scène de CRIMSON STORM, produit ultraditionnel sardaignol (« d’origine sardo-espagnole » c’est cheum nan ?) on se dit qu'on ne regrettera pas une minute, le heavy metal est au programme même si d’entrée, et ça durera malheureusement toute la journée, on trouve le son bizarre, les chœurs n’ont PAS à sonner plus fort que le chant lead, mais passons, c’est le seul point négatif que vous trouverez tant on a pris notre pied de ce délicieux début speed hammerin’ metal à la fin. Vogliamo un album prestissimo raggazzi !

Encore de l’Espagne au Volumen brutal avec RAPTORE, un autre très bon représentant heavy / speed dont le dernier album est sorti cette année. Les quatre volumineuses chevelures sont secouées au rythme généreux de compositions que l’on situerait à la croisée des écoles power américaine et allemande, le jeu est fluide, le tempo attractif, la tenue de scène crédible malgré une chaleur proverbialement infernale. Les morceaux appuyés par des chœurs sont terribles (le tubesque Prisoners of the Night par exemple) et on sent un groupe en ascension conquérante, c’est très chouette de pouvoir en témoigner ici, RAPTORE rule !

MIDNIGHT PRIEST sera le dernier groupe latin de la journée et les portugais eux non plus ne vont pas démériter dans un registre plus traumatisé par KING DIAMOND, OZZY ou JUDAS PRIEST. Encore une fois on note la très haute qualité des musiciens, de la conviction qu’ils mettent tous dans leur prestation. Et y a-t-il meilleur endroit pour acquérir de la notoriété si ce n’est devant un public de passionnés qui ne pardonnent pas mais savent reconnaître les poseurs des mordus ? Perso on a été convaincu d’aller jeter une oreille à la ribambelle de sorties que le Prêtre de Minuit a publiée, espérons que vous ferez de même !

On a été un peu étonné de la place qu’occupaient les britanniques de SARACEN sur cette affiche, et on est désormais convaincu qu’ils méritaient de figurer parmi les derniers : déjà, quand un public connaît toutes les paroles d’un groupe pas si renommé que ça nous met sur le cul, les espagnols sont tellement accros au metal que c’en est à peine croyable, ils oublient même d’enlever leur tenue d’Halloween avant de venir, c’est dire. SARACEN, pour revenir un peu au sérieux, livre une des prestations les plus marquantes de la journée, le plaisir de jouer et l’efficacité de leur répertoire teinté Seventies ont fait la différence.

Ok, on est hyper fan d’HEXECUTOR, du coup ce n’est pas la peine d’attendre une once d’objectivité. Pour mézigue, Sorcière du marais est peut-être le meilleur morceau de heavy metal moderne made in France, on s’est décroché la tronche dessus comme d’habitude, mais aussi sur le reste de ce live un rien à part vis-à-vis du reste de l’affiche. Le speed / thrash sauvage, cuiréclouté à l’allemande, barbelé à l’américaine, taré à la sud-américaine, c’est un peu notre drogue, ça va vite, ça fait mal, des gens tentent même de faire des bisous avec les épaules au milieu de la poussière, c’est beau comme un camion avec pare-buffle.

Non ETERNAL CHAMPION n’est pas une ancienne épicerie, mais bien depuis quinze ans un fier porte-étendard de la scène épique étatsunienne de plus en plus révéré par ses adeptes. Et il est vrai qu’il y a de quoi avec des compositions massives qui tendent parfois gentiment vers une vitesse de croisière speed. On avoue que ces moments-là sont nos favoris. On est moins fan du chant plus monotone même si bien placé, quand on est une brute on ne se refait pas, on aime quand ça gueule un max. On passe tout de même un bon moment avec un groupe relativement rare en Europe, merci, encore, aux Pyrénéens !

Non, ce n’était pas la berlue, c’était bien le logo de l’antique ACID (renommé KATE’S ACID because embrouilles habituelles mais on a vu pire pas vrai ?) qui trônait sur l’affiche ! Et si la folie furieuse des premières galettes s’est un peu érodée avec le temps, forcément, on est bien content de réentendre la voix de Kate sur les hits Hell on Wheels ou Hooked on Metal et de voir qu’elle a su s’entourer de gars motivés pour faire parler la poudre. Pas notre groupe préféré non plus, ACID en a encore sous le pied, on serait curieux de pouvoir écouter un disque tout neuf si bien sûr c’est dans les projets du groupe. Wait and see !

ATLANTEAN KODEX vient d’Allemagne prêcher la bonne parole du heavy épique à tendance doom et Satan sait qu’il y parvient à la perfection sans sonner too much. On est vite soufflé par la propension du groupe (qui vient d’accueillir une nouvelle guitariste) à emballer son public dans un cocon entre rêverie et envie d’en découdre quand le ton se durcit en même temps que les nonosses du cou sont réduits en poussière. Connaissant très peu la discographie du groupe, on promet de s’y pencher et d’en reparler, MANILLA ROAD et MANOWAR nous manquaient trop, en voilà une glorieuse descendance ! Support !!

Summum du power metal US, LIEGE LORD déboule pour la première fois en France et il est très attendu. En trois albums légendaires dans les années 1980, le groupe a tant marqué son époque qu’il tourne sporadiquement et simplement pour le plaisir semble-t-il, on se prend presque à rêver d’un nouveau disque (on a eu droit à un morceau tout neuf, alors, alors ?) tant les classiques antédiluviens sonnent mortel en live, sans parler d’une version speedée du classique Kill the King (fort à propos ?) de RAINBOW. Ah et puis cette lune, ces lumières, tout était au rendez-vous - comme souvent - pour une véritable point d’orgue !

L’affiche a tenu ses promesses, le temps a été du côté des hardos, ça devient une habitude, à l’année prochaine au sein du meilleur festival de heavy metal de France, et de loin ! Hail the Pyrenean Hordes !

Galerie de photos : https://www.nawakulture.fr/photos-concerts

Chaîne de vidéos : https://www.youtube.com/c/GedDudumoshingcamdici 

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