Chroniques Blu-Ray
08
Mai
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : à eux les petites françaises !

Scénar : il pleut des trombes lorsqu’une jeune fille s'approche d'un camion dans lequel roupille un type qui la recueille : elle a apparemment été fouettée et il décide de l’embarquer jusqu'à Londres. Sur le trajet, elle se remémore ses derniers jours : Anne-Marie, c’est son prénom, fait la teuf avec des amis et se sent gênée par l’exposition d’une photo où elle apparaît à demi-nue quand elle est accostée par un drôle de bonhomme que visiblement personne ne connaît. Elle est vite séduite par ce Mark E. DeSade, un écrivain qui se révèle parfois inquiétant. Pourtant, quand il lui propose de lui présenter ses parents pour le weekend, elle se précipite. Mais elle ignore encore à qui elle a affaire : le rabatteur d’un tribunal privé bien plus répressif que les autres qui tient à réprimander méchamment sa nudité proposée aux yeux de tous…

 

Premier blu-ray (+ DVD) de chez les copains d’Artus Films !! « Tu es contre l'interdiction du châtiment corporel ? Regarde donc ce film ! » semble clamer le projet ! Classé X en Grande-Bretagne, une appréciation complètement risible aujourd'hui à part en cas d'allergie à la nudité féminine chez le spectateur, Flagellations est un des derniers films du stakhanoviste Pete Walker, réalisateur culte et champion de la British sexploitation dont on retrouve certains tics dont l’exposition de l’anatomie d’une partie du casting. Si le troublant Robert Tayman ne se contente que de son regard inquisiteur et fascinant pour embobiner donzelles et spectateurs, il en va autrement du sexe ridiculement qualifié de « faible » par les machos à faire lapider d’urgence.

 

Et ce même si les femmes de ce film se séparent en deux catégories bien distinctes : les jeunes filles frivoles interprétées par de belles actrices aux cheveux de rêve et rarement habillées, et les gardiennes rébarbatives, harpies sinistres aux gueules incroyables dont on suggère, ô surprise, y avait longtemps, une homosexualité latente mais aussi une certaine inclination pour le sadisme. Pour enfoncer le clou, une est même nommée Bates, forcément d'après le personnage de Psychose. Niveau références, l'héritage gothique est aussi là (l’ombre du nœud coulant, les barreaux anciens, la cellule tapissée de paille, les rats) dans les murs de cette superbe bâtisse qui s'avère être un ancien asile, heureux hasard…

 

Malgré ces détails qui auraient pu inspirer un métrage brutal et un mix de violence et d’horreur pures, on ne trouvera pas grand chose de choquant dans un film qui montre tout de même une bonne dose de suspense en sa toute fin ainsi qu’en filigrane une critique d’une société anglaise éternellement figée au travers de ces personnages de fonctionnaires / censeurs devenus dingues au point de créer une énième façon de modeler et de punir les citoyens comme dans L’Orange mécanique. Mais cette fois c'est le fouet qui est au programme de la rééducation des déviants. Si on en avait vu un peu plus, peut-être serions-nous soudain devenus des enfants de chœur ? Naaan, c’est pour rire.  

 

Bonus : bande-annonce, La Maison des sévices (entretien avec David Didelot, 60’).

Infos / commandes : https://www.artusfilms.com/british-horror/preco-flagellations-250.

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