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Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note ! |
Genre : thriller surréocculte
Scénar : Silvia Hacherman, à fond dans son boulot de chimiste, cache sous un zèle de tous les instants de sales secrets de famille liés à la liaison de sa mère défunte avec un type un tantinet dégueulasse. Mais elle ne trouve rien de mieux que de se caser (plus ou moins, c’est un fait) avec le beau Roberto qui collectionne pour sa part les papillons et les animaux empaillés, en voilà un beau hobby ! Si le voisin, fasciné par les hippopotames (créature symboliquement des plus ambiguë), avait le même, il lui faudrait sûrement pousser les murs pour ranger ses acquisitions ! Silvia, suite à une troublante conversation avec des africains évoquant les mystères occultes de leur continent d’origine (sorcellerie, magie noire, meurtres rituels, envoûtement…) puis à une éprouvante session de spiritisme en compagnie des mêmes personnes, commence à souffrir d’hallucinations diverses, multiplie les mauvaises impressions, renifle le danger sans savoir lequel, tourne en rond dans sa tête qui ressemble peu à peu à un champ de ruines, tiens, comme les lieux où son trauma est né qu’elle décide de retourner visiter… Pas sûr qu’elle ait ce jour-là la meilleure idée de sa vie mais il lui faut bien chercher à savoir ce qu’il se passe puisqu’elle semble la seule au milieu de ses relations à couler à pic…
Bien que le « Interdit aux moins de 16 ans » fasse bien rire aujourd'hui malgré quelques effets sanglants, Le Parfum de la dame en noir est un cas d’école : superbement réalisé, superbement oublié. Pourtant Francesco Barilli (qui de son seul nom signera aussi - et seulement - un Pensione paura à découvrir) mérite tellement plus de reconnaissance qu’on tentera de vous donner envie d’attraper ce blu-ray du film livré dans une version intégrale et restaurée, emmailloté dans un luxueux double digipak (un DVD est aussi de la partie). N’y allons pas par quatre chemins, l’atout du film, c’est Mimsy Farmer, vue dans des dizaines de films intéressants, de Quatre mouches de velours gris à Deux hommes dans la ville en passant par Les Anges de l'enfer, More (ouaip, celui avec PINK FLOYD au-dessus), l’excellent La Traque, La Légion saute sur Kolwezi ou Nom de code : oies sauvages. Elle se révèle ici vraiment géniale dans un rôle à cheval entre celui de Carol (Répulsion de Roman Polanski) et de Rosemary (dans le 's baby du même) : une jeune femme plongée dans un univers teinté surréalisme et ellipse, déjà pas tout à fait stable avec son passé trouble, ayant un léger problème avec les hommes et sentant sa vie inexorablement se dérober sous elle.
Mais si tout ça ne tenait qu’à une actrice / un personnage, ce serait nier un énorme boulot fait par l’intégralité de l’équipe, du scénariste tortionnaire au compositeur d’une musique très réussie, du directeur de la photographie au responsable des décors bourrés de détails parfois très kitsch (wah, la chambre de Francesca est monumentale dans le genre !) dans lequels, attiré comme un papillon par les lumières vives et superbes, on se retrouve coincé avec Silvia, une malheureuse que l’on aimerait aider sans jouer à l’affreud psychanalyste de service. Le climat de ce film est assez unique, à la croisée de plusieurs sous-genres, le thriller bien sûr pour cette atmosphère tendue qui pue la machination à plein nez, le giallo pour tous ces personnages vénéneux et ambivalents que l’on croise toutes les cinq minutes (une fois de plus, quel réservoir pouvait avoir le cinéma italien de l’époque rayon acteurs !), le fantastique (dites, ce chat noir-là, ne serait-il pas, indirectement si vous voulez, un peu le cousin de celui d’Edgar Poe, hein ?), le polar hitchcockien pour le mystère que l’on creuse soi-même façon enquête (sans oublier tous ces superbes escaliers) et le même le conte, certes macabre, avec le gore et les citations d’Alice au pays des merveilles.
Bonus : présentation du film par Emmanuel le Gagne (24’), générique anglais, diaporama, bande-annonce originale mais aussi un très bon court-métrage de vingt minutes :
Plus loin encore de Stéphane Derdérian (avec Selma Brook, Jo Prestia, Louis Thevenon…) 2009
Manifestement liée à un braquage ou à une poursuite avec ses vitres explosées et ses passagers blessés, une bagnole termine sa course dans un champ. Le moins amoché achève le mourant (on demande du feu, on a du feu) puis part à pied avec le butin dans de magnifiques paysages passant de la verdure de plaine au rocailleux à cascade. L’homme, avec sa balle logée dans le bide, doit se faire soigner et voilà que quand il se retourne, il aperçoit une très belle jeune fille pionçant dans l’herbe. Il lui demande de l’emmener chez elle où se trouve une voiture mais il n'est vraisemblablement pas tombé sur une gamine normale : il a beau la menacer avec sa tronche de boxeur pas commode, elle insiste pour le soigner avec une certaine assurance. Mais soudain elle lui dit qu'elle doit recevoir du sang sinon elle va mourir. Comme elle trimbale son matos de transfusion avec elle, il tente de sauver celle qui peut le sauver lui…
Wow, un vrai film de professionnel que voilà même s’il n’a strictement rien à voir avec le film principal, on note un joli travail sur l'image et une musique variée et onirique, chapeau aux deux acteurs très beaux dans leur genre, le choix des lieux de tournage est aussi à souligner, bravo !
Infos / commande : https://www.artusfilms.com/thriller/le-parfum-de-la-dame-en-noir-342
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