Chroniques DVD
02
Jan
1999

Les étoiles évaluent le plaisir ressenti à la découverte des œuvres, rien à voir avec une quelconque note !

Genre : Jack le vengeur

Scénar : l’apparition soudaine d’une silhouette inquiétante est suivie de cris de femme pour la septième fois, le tueur signe ses meurtres : « Le Vengeur », provoque la panique en ville et met une fois de plus en marche la machine de la presse toujours avide de sensations fortes… Les blondes, cibles du tueur, commencent à se poser des questions, nombre d’entre elles rigolent inconsciemment mais pas toutes, certaines se déguisent même en brunes… Comme partout, c'est un peu la stupeur à la pension Bunting. Là, le pourtant gentil Joe Chandler n'a pas grand succès auprès de la fille de la maison malgré les yeux tendres que les parents posent sur le couple. C’est vers un autre homme bien plus inquiétant, Jonathan Drew, qui vient demander à louer une chambre que les yeux de Daisy se tournent… Ce qui agace l'autre locataire se voyant déjà épousé et qui plus est policier chargé de l'enquête par Scotland Yard. Mais alors qu'une autre femme est tuée, la logeuse se souvient avoir vu sortir Drew le même soir. Et si…?

Entre ce film sorti en 1927 et celui de 1925 dont nous avons parlé précédemment 1 figure un trou tragique dans la filmographie d'Alfred Hitchcock : le film The Mountain eagle est aujourd’hui bel et bien disparu et fait partie des graals tant recherchés par les collectionneurs et autres cinéphiles acharnés, va savoir si quelqu'un mettra un jour la main sur ce trésor. En attendant, The Lodger (ou Les Cheveux d’or en français) est une adaptation du roman du même nom de Marie Belloc Lowndes, petit succès de librairie en 1913 qui donnera lieu à plusieurs autres mises en images 2. On comprend tout de suite que c’est l’affaire du tueur en série Jack l'éventreur (1888) qui forme l’ossature de la trame mais celle-ci comporte également une belle histoire romantique en diable, Eros et Thanatos n’étant jamais loin l’un de l’autre au cinéma, ni partout ailleurs semble-t-il.

Encore et pour longtemps pétri d’influences de l’expressionnisme allemand, Alfred Hitchcock démontre, malgré l’intervention d’un remonteur à cause de la production qui n’avait pas aimé le film, d’une réelle personnalité dans la réunion d’éléments récurrents : des personnages simples et attachants comme les parents, une musique qui comme le film oscille entre espiègle et effrayant, de belles images (cette imprimerie antique est de toute beauté, ces cent pas sur vitre une chouette astuce…) et un bon suspense entretenu jusqu'au dénouement qui sera malheureusement décidé par la production et pas par Hitchcock. Qu’importe, The Lodger est considéré par son auteur comme son premier vrai film, et la suite va démontrer le génie d’un homme qui aura su (et dû) attendre son heure pour exploser enfin à la face du monde cinématographique.

1 voir Le Jardin du plaisir de Alfred Hitchcock (avec Virginia Valli, Carmelita Geraghty...) 1925. Au sujet d'Hitchcock et de sa filmographie, clique sur son nom quand il est écrit en rouge, tu ne seras pas déçu.

2 voir par exemple L’Étrange Mr Slade de Hugo Fregonese (avec Jack Palance, Constance Smith…) 1953.

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